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jeudi 31 octobre 2013

Les ONG doivent-elles travailler avec les gangsters locaux ?

Pour en finir avec les violences dans les grandes villes du monde entier, les criminels sont parfois associés aux politiques de développement.

Au-delà de lutter de front contre les cartels, les narcotrafiquants ou les gangs pour faire chuter le taux de criminalité, des acteurs du développement encouragent le dialogue et la mise à contribution des gangsters eux-mêmes.

"Nous devons reconnaître que certains groupes criminels peuvent être des sources de capital social capables de renforcer l'Etat", expliquait le directeur de l'université des Nations Unies James Cockayne, lors d'une conférence sur ce sujet, en septembre 2013. En Amérique du sud, en Asie ou en Afrique, beaucoup de quartiers où règne la violence sont inaccessibles pour les autorités. Dans ces zones de non-droit, les criminels y font régner l'ordre, assurent parfois les services les plus courants et peuvent jouir d'une très grande légitimité. Ce sont donc des relais importants pour mener à bien des politiques de développement.

La principale difficulté de cette stratégie qui promeut le dialogue, est de convaincre les gangsters d'arrêter leurs activités illicites "en leur procurant un moyen de subsistance alternatif", précise James Cockayne. En Haïti, par exemple, l'ONG brésilienne Viva Rio a intégré d'anciens gangsters à ses programmes de recyclage des eaux usées et d'accès à l'énergie.

Ces méthodes ne sont pas nouvelles. Au Pakistan, par exemple, l'enquête Overseas development institut (ODI) a montré que les ONG doivent établir de nouveaux contacts plus pacifiques avec les chefs talibans, pour être plus efficaces sur le terrain.

Ces pratiques comportent néanmoins des risques. Leurs opposants estiment qu'en associant les chefs de gangs et les criminels aux politiques de développement de leurs quartiers, ils peuvent en sortir encore plus renforcés.
Source : http://www.youphil.com

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[Dossier] L’Amérique centrale se remilitarise pour faire “la guerre contre la drogue” imposée par Washington

La Guerre contre les drogues impulsée par Washington est en train de remilitariser la région. Mais ses vrais objectifs sont liés à une volonté de repositionnement politico-militaire, à l’exploitation des ressources naturelles et à la répression sociale.

Le 7 août 1987, la signature de l’Accord de Esquipulas II par les Présidents du Guatemala, du Salvador, du Honduras, du Nicaragua et de Costa Rica marque le début d’un processus qui conduit à la fin des conflits armés internes. Les guerres civiles Centraméricaines trouvèrent leur place dans le cadre de la Guerre Froide et laissèrent un solde de centaines de milliers de victimes dans la région.
Cet évènement historique non seulement témoignait d’une première  prise de distance des gouvernements centraméricains d’avec les deux superpuissances d’alors – États-Unis et Union Soviétique – sinon qu’il ouvrait le chemin pour la pacification et la démilitarisation de l’Amérique Centrale, par le moyen d’une réduction drastique des forces militaires et de l’armement.

Vingt-cinq ans plus tard, cette même région est secouée par une vague de violence sans précédent. L’avance du crime organisé en relation avec le narcotrafic, associé à de hauts indices de pauvreté qui affectent la grande majorité de la population, ont converti les pays centraméricains en corridor de transit de drogues vers les Etats-Unis.

Dans de nombreux cas les institutions ont été infiltrées par les cartels de la drogue et les bandes criminelles, minant la déjà fragile institutionnalité démocratique qui, avec difficulté s’était construite dans l’après-guerre

Une situation fort compliquée, surtout pour les pays du Triangle Nord – Guatemala, El Salvador et Honduras – qui ont atteint des indices de violence et de criminalité parmi les plus élevés du monde et un taux d’homicide qui dépasse ceux de différents pays en guerre.
Selon William Brownfield secrétaire d’Etat adjoint pour les Affaires Internationales de Narcotiques, à présent la menace la plus grande pour les Etats-Unis s’est déplacée en Centramérique, « où les trafiquants et les bandes criminelles facilitent le flux de 95% de toute la cocaïne qui arrive sur « le territoire nord-américain ». Le Département des Etats-Unis assure que plus de 70% de cette quantité transitent par le Honduras.
Face à ce scénario préoccupant et avec l’objectif déclaré de combattre les dommages causés par les narco activités, les EU ont retourné récemment le regard vers l’Amérique centrale. D’un côté ils ont constitué et impulsé leur présence militaire, le travail de renseignements, la capacitation des forces de sécurité nationales, et d’autre part ils ont implantés les techniques et technologies militaires appliquées à de nouvelles tactiques de guerre.
Les principaux instruments de cette nouvelle stratégie “belliqueuse” ont été l’Association de Sécurité Citoyenne d’Amérique Centrale, lancée par le Président Barack Obama en 2011 durant sa visite au Salvador, et la CARSI (Initiative Régionale de Sécurité pour l’Amérique Centrale), la version centraméricaine de l’initiative Merida et du Plan Colombie.
De fait il s’agit de la principal structure d’application et de financement des Etats-Unis dans la région, avec laquelle ils prétendent coordonner les pays centraméricains avec les institutions financières internationales, le secteur privé, la société civile et le SICA (Système d’Intégration Centraméricain) « pour former, professionnaliser et doter les Forces de Sécurité des Etats », ainsi que pour les appuyer dans le combat direct contre le narcotrafic », souligne Brownfield

Remilitarisation

Durant sa visite au Honduras en mars de l’année en cours, le vice-président des Etats-Unis, Joe Biden, accompagné par le directeur des Affaires de l’Hémisphère Occidental du Conseil de Sécurité Nationale Dan Restrepo, dit que, malgré la crise économique, son pays va maintenir les contrats conclus avec la région.
Selon des données du Département d’Etat, entre 2008 et 2012, l’aide financière annuelle destinée par Washington à la région centraméricaine pour la lutte contre le narcotrafic a augmenté de 75% atteignant un total de 496 millions de dollars. Pour 2013, l’administration Obama a sollicité du Congrès  l’approbation d’un nouveau montant de 107 millions.
Un  rapport du SIPRI (Institut International d’Investigation de La Paz), met en évidence le fait qu’en 2011 l’Amérique Centrale et les Caraïbes ont totalisé des dépenses militaires conjointes s’élevant à 7 milliards de dollars, soit 2,7 % de plus que l’année antérieure. Le troisième pays avec la plus grande augmentation fut le Guatemala 7,1%. A la tête des pays qui investissent le plus dans le secteur guerrier dans le monde les Etats-Unis restèrent en tête avec 711 milliards en 2011.

Militarisation à Bajo Aguán, Honduras. Photo de Giorgio Trucchi. 
Le Guatemala avec l’appui économique et technique des États-Unis, créera une force militaire pour combattre le narcotrafic dans l’Océan Pacifique et dans la région de San Marco à la frontière avec le Mexique. La même chose est en train de se produire au Honduras avec la création de la nouvelle force de sécurité, Tigres (Troupes de renseignement et Groupes de Réponse Spéciale de Sécurité). Pendant ce temps les gouvernements du triangle Nord, en coordination avec le gouvernement étasunien et la participation d’autres pays d’Amérique Latine et d’Europe lanceront « l’Opération Martillo », un effort multinational qui fait partie de la nouvelle stratégie de sécurité régionale du gouvernement US et de la CARSI pour combattre le crime organisé transnational.

L’Institut International d’Etude Stratégiques enregistre que, entre les années 2009 et 2010, il y eu une augmentation de presque 2000 effectifs dans les forces militaires du Guatemala et du Salvador, et que le Honduras espère en faire autant dans les prochaines années. Cette augmentation fut moindre dans le reste des pays de la région.

De la même manière, l’Atlas comparatif de la Défense en Amérique Latine et dans les Caraïbes (2010), élaboré par RESDAL (Réseau de Sécurité et de Défense d’Amérique Latine) met en évidence que de 2006 à 2010, le Salvador expérimenta une augmentation de presque 20% dans son budget de défense, le Guatemala presque 16%, Nicaragua 9% pendant que l’augmentation au Honduras fut de 64%.

Dans le cas particulier du Honduras en 2011, le Pentagone augmenta ses dépenses militaires dans le pays de 71¨% par rapport à l’année antérieure. Malgré la grave crise économique, politico-institutionnelle et sociale qui sévit au Honduras depuis le coup d’état de 2009 et les dénonciations répétées de corruptions, violations des droits humains et collusion avec le crime organisé dirigées contre la Police Nationale, les États-Unis lui octroient  53,8 millions de dollars et ont prévu de continuer avec leurs programmes.
Quoique sans compter sur l’armée –mais bien avec des forces de sécurité fortement militarisées – Panama et Costa Rica ne restent pas en arrière dans cette course à l’armement. Selon Roberto Cajina, membre de la Junte Directive de RESDAL, ce processus de remilitarisation s’exprime sous différentes formes ; comme par exemple l’acquisition d’un nouvel armement aérien, naval et de terre, mais aussi à travers la présence massive d’effectifs militaires et de moyens navals, terrestres et aériens étasuniens, à la demande des institutions de l’Etat comme c’est le cas au Costa Rica.,
En 2010, le Congrès de Costa Rica autorise l’arrivée de 46 navires de guerres et de sept mille effectifs des troupes étasuniennes sur les côtes du Costa Rica pour réaliser des  opérations militaires, des missions antinarcos et de prétendues missions humanitaires dans la région. En juillet de l’année en cours, les députés ont autorisé l’entrée, l’amarrage, le débarquement et la présence permanente dans les eaux territoriales du navire de guerre USS Elrod.
Le Nicaragua maintient le profil bas et donne une  information insuffisante concernant la gestion et l’usage de son budget annuel, ainsi qu’au sujet de ses investissements militaires. Cependant grâce à l’appui du gouvernement sandiniste et de ses députés, il y eu d’importantes modifications de sa base juridique au moyen de l’approbation de loi qui lui confèrent d’importantes dotations de pouvoir et de nouveaux et plus grands espaces d’autonomie.

Militarisation de la sécurité publique

Un autre élément souligné par Cajina est la croissante participation des armées dans la dite “guerre contre les drogues”, laquelle a conduit à la militarisation des polices et à la « policisiation » des armées. En effet, dans les pays du Triangle Nord, on a légiféré pour que les militaires puissent accomplir des tâches d’ordre public. « Peu à peu s’efface la fine ligne rouge qui sépare Défense Nationale et Sécurité Publique, une menace émergente réelle contre les faibles processus de construction d’une institutionnalité démocratique en Amérique Latine », dit Cajina
A ce propos, le VIème Rapport Centraméricain sur les Droits Humains et les Conflits Sociaux, élaboré par différentes instances de droits humains de la région, signale que la militarisation à laquelle a été soumise la sécurité publique en Amérique Centrale serait en train de dénaturer les institutions policières.
“Le fait même de déplacer nouvellement l’armée dans les villes centraméricaines, non seulement ne s’est pas traduit par une réduction des indices de violence et de la criminalité, mais au contraire, ils ont augmenté, l’armée servant d’outil pour freiner les rébellions de malaise social contre des systèmes oppresseurs qui  lancent les populations dans la marginalité sociale et la pauvreté » signale le rapport final.
Et si ceci ne suffit pas, il faut savoir qu’il existe en Amérique Centrale, une véritable armée d’agents de sécurité privée. On a calculé qu’il y aurait presque 70 000 gardes fortement armés qui travaillent pour 717 entreprises de la région formant partie de la nouvelle militarisation régionale et qui en plus ont des méthodes très particulières.
“Dans la nouvelle organisation militaire centraméricaine post années 90, la majorité des armées ont dirigé leurs pas vers l’administration d’entreprises productives ou de service. Ce sont les nouveaux entrepreneurs, les nouveaux investisseurs et le lieu où se conjugue le pouvoir militaire et le pouvoir économique du nouveau libéralisme des temps modernes », assure la journaliste Dea Maria Hidalgo

Les États-Unis envoient des troupes

L’autre visage du processus de remilitarisation de l’Amérique Centrale est le repositionnement militaire des États-Unis. Les Étasuniens ont recommencé à faire résonner les bruits de leurs bottes militaires sur le sol de l’Amérique Centrale, cette fois avec de nouvelles techniques et technologies.
Après avoir réactivé la ‘4ème flotte en 2008, installé de nouvelles bases militaires (iles de Guanaja et Caratasca) et trois bases d’opérations avancées (Puerto castilla, El Aguacate et Mocoron) au Honduras et renforcé les bases existantes, les États-Unis ont approfondi le programme de formation et d’entraînement militaire des troupes nationales, ils ont intensifié les manœuvres militaires dans les alentours du Canal de Panama, il ont promu l’usage de sous-traitants pour des tâches de réponses rapides et ont déployé de forts contingents d’agents spéciaux de la DEA (Drug Enforcement Administration)
Todd Robinson, sous-secrétaire adjoint au bureau des Affaires Internationales des Narcotiques et d’Application de la Loi, déclarait récemment dans une entrevue avec la BBC Mundo, qu’il n’existe pas de guerre contre la drogue, sinon une décision politique pour aider ces gouvernements à protéger leurs citoyens et nous protégeons les nôtres.
Il est cependant chaque jour plus évident que l’administration Obama est en train d’impulser et de développer sa formule pour un nouveau mode de guerre étasunienne. Selon le portail de TomDispatch, dans cette seconde décade du nouveau siècle, il faut oublier les invasions à grande échelle comme dans le passé récent, il faut penser en termes de « forces d’opérations spéciales qui agissent indépendamment, mais qui aussi s’entraînent ou combattent conjointement avec les militaires alliés dans le monde entier. »
En plus de cela, il faut attendre un investissement chaque fois plus profond vers « la militarisation de l’espionnage et du renseignement, l’usage de drones, ainsi que le lancement d’attaques cybernétique et d’opérations conjointes du Pentagone avec des organisations gouvernementales civiles toujours plus militarisées, explique ce portail.[1]
Il s’agirait “d’opérations militaires confuses”, ce qui veut dire une espèce de version organisationnelle de la guerre dans laquelle « un Pentagone dominant fusionne ses forces avec d’autres agences gouvernementales, comme la CIA, le Département d’Etat et la DEA, et des forces mercenaires étrangères, dans de complexes missions combinées.
C’est une stratégie qui a un impact fort sur les populations et a provoqué de fortes critiques de la part de larges secteurs de la société centraméricaine. Selon eux, non seulement la lutte contre le narcotrafic a échoué et n’a pas résolu les graves problèmes reliés à ce phénomène, sinon que derrière ce processus de remilitarisation de la région sont occultés, les vrais objectifs des États-Unis et de leurs alliés centraméricains : leur repositionnement politico-militaire dans la région, le contrôle et l’exploitation des principales ressources naturelle et la criminalisation des protestations sociales , avec de très probables augmentations de la violence et de la répression.
Giorgio Trucchi
Article original en portugais : América Central se remilitariza para a “guerra contra as drogas” imposta por Washington, Opera Mundi, le 29 septembre 2012.

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[Dossier] Business de la drogue : un marché a prendre

Cocaïne, héroïne, cannabis, amphétamines… le chiffre d’affaires des différents marchés helvétiques des stupéfiants est estimé bien au-delà du milliard de francs par an.

Principe de précaution. Quand il va dans les étages de sa belle maison ocre, Michel Graf n’oublie pas son trousseau numérique. Aucune porte ne s’ouvre sans cette clé intelligente. «Trop de visiteurs indésirables», explique-t-il. A mi-pente de l’avenue Ruchonnet à Lausanne, la maison ocre est le siège d’Addiction Suisse, dont Michel Graf est le directeur. Son nom dit tout: la fondation travaille, recherche, informe sur toutes les toxicomanies.

Quand son principal souci était l’alcoolisme, aucun poivrot n’aurait eu l’idée de forcer sa porte, la nuit, pour mettre la main sur une bouteille. Mais maintenant qu’elle s’occupe beaucoup de drogues illégales, Addiction Suisse agit comme un aimant. Des braqueurs ont trop souvent violé la villa dans l’espoir absurde d’y trouver un sachet d’héroïne ou de cocaïne. Ils sont parfois repartis avec des ordinateurs, peut-être pour y trouver des informations utiles à leur consommation. La fondation a dû se barricader.

La maison protégée de l’avenue Ruchonnet est un bon point de départ pour entreprendre un voyage dans le marché des stupéfiants en Suisse. C’est le début d’une métaphore troublante. Ceux qui travaillent dans ces bureaux aérés sont acharnés à faire reculer dans le pays la dépendance aux substances toxiques, légales ou non. Ils le font dans une ville où les policiers sont mobilisés dans des opérations répétitives et démonstratives pour tenter de réduire la trop visible vente de drogue dans la rue.

Et pourtant, sortant de la villa ocre, il vous suffit de marcher 200  mètres vers la gare pour tomber sur un petit groupe de dealers, imperturbables, toujours à la même place près d’un escalier abrité, et dont on a parfois l’impression qu’ils utilisent la couleur de leur peau – ils sont Africains – comme signe de reconnaissance, sans aucun souci apparent d’être importunés.

Vous pouvez aussi prendre Ruchonnet dans l’autre sens, à la montée, et passer le pont Chauderon. Même tableau: au bas de l’avenue de France, au Maupas ou au carrefour de l’avenue d’Echallens, les vendeurs sont en faction, téléphone à l’oreille, répondant par un sourire ou un petit hochement de tête au moindre signe de connivence. Ils sont sans crainte.

Le bureau de Grégoire Junod n’est pourtant qu’à 100  mètres de là. Pour accéder aux services du municipal chargé de la police, il faut demander l’ouverture de la porte par un téléphone réservé à cet usage. «Trop de visiteurs indésirables», dit la secrétaire. Principe de précaution.

L’affable jeune élu socialiste a hérité l’an passé, dans un remaniement très politique, d’un drôle de dicastère doublement brûlant: le logement et la sécurité. Le fardeau, côté police: mauvaise note en matière de criminalité et omniprésence du trafic de drogue.

Pour faire reculer les dealers, Lausanne a lancé récemment deux opérations, l’une avec ses moyens propres, ambitieusement baptisée Héraclès, l’autre avec l’appui policier du canton, Strada. Grégoire Junod dit qu’il est trop tôt pour tirer le bilan de ces actions, mais le résultat, pour le promeneur curieux, n’est pas éclatant.

Cet activisme a valu à Lausanne une réputation sulfureuse dans les milieux qui s’occupent de toxicomanie, allergiques désormais à la répression comme réponse prioritaire au fléau.

Le psychiatre Toni Berthel, qui préside la Commission fédérale pour les questions liées aux drogues, ne veut pas jeter d’anathème, mais il constate que les grandes villes suisses alémaniques ont mieux su gérer la nuisance trop manifeste du marché illégal par une bonne interaction entre la police et les services sociaux.

Bâle et Zurich, par exemple, revendiquent la liberté de développer des expériences qui ont commencé par l’ouverture de locaux d’injection et peuvent aller jusqu’à la quasi-dépénalisation du cannabis, afin de sortir du cul-de-sac répressif.

Y a-t-il un Drogengraben entre les deux parties du pays? Ruth Dreifuss, qui fut notre ministre de première ligne quand il fallut faire face aux scènes ouvertes à Berne et à Zurich sous les caméras effarées du monde entier, soupçonne que chaque aire linguistique subit l’influence de son voisin: la France, en matière de toxicomanie, est impitoyable, l’Allemagne est bien plus souple.

La politique des quatre piliers

Grégoire Junod, en tout cas, ne veut pas entrer dans l’habit de Père Fouettard qu’on lui tend. Il ne croit d’ailleurs pas que la police soit en mesure d’endiguer le marché des drogues. «Mais ce que nous ne pouvons pas tolérer, c’est l’accaparement de l’espace public par les dealers. Les rues et les places appartiennent aux habitants de cette ville, pas à ce commerce illégal, qui génère parfois de la violence. Et puis, nous appliquons la loi telle qu’elle est tant qu’on ne l’a pas modifiée.»

Il y a six ans, seule parmi les grandes villes suisses, Lausanne avait rejeté par référendum l’ouverture d’un local d’injection, et le municipal doit aussi gérer les passions polarisées qui persistent dans sa cité autour de la toxicomanie. «Cela ne nous empêche pas de consacrer des millions à l’accueil et à la prise en charge des toxicomanes dépendants, pour limiter les risques de la consommation. La politique des quatre  piliers de la Confédération est bien sûr aussi la nôtre.»

Les quatre  piliers, c’est un peu l’héritage de Ruth Dreifuss, ce qui était resté de ses réformes après le refus par les Chambres, en 2004, de tolérer, sous strictes conditions, la production, la vente et la consommation du cannabis, comme elle l’avait proposé.

Dans cette politique approuvée par le peuple en 2008, il y a trois piliers doux: la prévention pour freiner la consommation, la thérapie pour sortir de la dépendance ou aider à vivre avec, la réduction des risques pour écarter le pire du mal (seringues propres, locaux d’injection, etc.). Le quatrième pilier, c’est le dur: la répression.

Mais cette présentation de la loi crée l’illusion d’un équilibre. En fait, le gros bâton absorbe les deux tiers des crédits que la Confédération alloue à sa politique en matière de stupéfiants. Et pour les interpellations de consommateurs de drogues, la Suisse est parmi les pays les plus actifs.

Nussbaumstrasse, pas loin du Wankdorf à Berne: le gros bâton est là. Pour entrer dans le cœur sensible de ce bâtiment neuf et rouge qui abrite la police fédérale, il faut se faufiler dans un sas cylindrique. Une première porte se ferme derrière vous. L’autre s’ouvrira, devant, si votre hôte appuie sur le bon bouton. Pas de visiteurs indésirables. Principe de précaution.

La porte s’est ouverte. Christian Schneider est l’analyste, pour FedPol, du marché des drogues. Cet homme jeune aux cheveux très courts, qui semble tout juste sorti de l’adolescence, est emblématique de la manière dont la Suisse traite son problème de stupéfiants: plutôt dure dans les textes, plutôt souple dans la pratique.

Avant d’entrer au service de la police, Schneider a soutenu à l’Université de Zurich une thèse au bazooka sur l’UNODC, l’office des Nations Unies contre la drogue et le crime. Il y fait le procès de cette agence qui a constamment, sous la pression essentielle des Etats-Unis, imposé de Vienne aux 183 Etats membres une politique presque uniquement répressive.

A ceux qui doutent de l’efficacité de la «guerre contre la drogue» menée depuis quarante ans, l’agence onusienne oppose les conventions signées. Cette intransigeance est peut-être en train d’évoluer, en particulier sous les coups de boutoir d’Etats latino-américains qui, n’en pouvant plus de cette guerre meurtrière, veulent expérimenter d’autres voies.

La controverse sera au menu d’une conférence mondiale annoncée pour 2016. La Suisse est signataire des conventions répressives, mais la thèse de l’expert ès drogues à FedPol montre qu’à Berne ceux qui sont chargés de manier le bâton sont aussi gagnés par le doute.

Si Christian Schneider a quelques certitudes théoriques, dans la pratique du terrain, c’est une autre paire de manches. «Il y a beaucoup de known unknows dans le marché des stupéfiants, dit-il en paraphrasant Donald Rumsfeld, l’ancien patron du Pentagone. Beaucoup de choses dont nous savons que nous les ignorons.» Parole d’expert!

Et commerce extraordinaire dans ce pays –  la drogue prohibée est le seul bien qu’on peut acheter à toute heure du jour ou de la nuit, et un peu partout – «la cocaïne, dit Schneider, a maintenant pénétré les campagnes comme les villes». Il suffit de connaître un vendeur, et il faudrait être aveugle pour ne pas le trouver.

Malgré cette grande et très publique disponibilité, l’illégalité rend le marché des drogues parfaitement opaque. Comment savoir ce qui s’importe, se vend et se consomme en Suisse? Les chiffres qu’on découvre en enquêtant donnent le vertige en raison de leur imprécision et de leur versatilité en fonction des interlocuteurs.

Les saisies que pratiquent la douane, la poste et la police donnent d’abord une mesure, au gramme près, de l’efficacité de ces services publics. Mais quelle part des stupéfiants interdits échappe au flair des fonctionnaires? Le flou commence là: entre 85 et 95%, dit-on en Suisse; l’ONU est légèrement plus optimiste.

L’Office fédéral de la santé publique, pour tenter de cerner un peu mieux la consommation indigène de stup, finance depuis deux ans une opération nationale de monitorage. C’est une enquête, à laquelle participe Addiction Suisse, menée chaque année par téléphone auprès de 11  000 personnes résidant dans le pays.

Les sondeurs, en présentant leurs résultats, recommandent de les manier avec prudence. On les comprend. Prenez-vous de l’héroïne? Souvent? Vous fumez ou vous vous piquez? La garantie d’obtenir des réponses parfaitement honnêtes à de telles questions n’est forcément pas très grande.

La connaissance de la toxicomanie a récemment reçu un renfort plus scientifique, mais assez nauséabond. Ce que les citadins ingèrent et expulsent finit dans les stations d’épuration. Or la technologie biochimique permet aujourd’hui de mesurer très précisément ce que contiennent les eaux usées, et en particulier les substances exotiques, opiacés, ecstasy, cocaïne ou autres.

Des prélèvements réalisés dans toute l’Europe ont ainsi permis d’établir un classement des villes en fonction de leur consommation de coke. Les cités suisses tiennent bien leur rang – Genève, Lucerne – dans le peloton de tête: 0,8 (la semaine) à 2,8 grammes (le week-end) de cocaïne pour 1000 habitants.

Zurich est franchement shooté à l’occasion de la Street Parade (4,7 grammes), et Saint-Moritz pour le Nouvel-An: comme pour confirmer que la poudre blanche est encore une drogue de riche, ce qui n’est plus vraiment le cas.

Que donne ce faisceau de données approximatives? Commençons par la cocaïne puisqu’elle est assez en vogue, bien que sa consommation semble depuis peu se stabiliser. Ce qui atterrit sur la table des sniffeurs suisses se situe quelque part entre 3,7 et 5,3 tonnes par an. Pardon pour la marge d’erreur!

Autour de la table, il y a à peu près 240 000 convives, l’effectif de ceux qui admettent avoir une fois ou l’autre touché à la coke. Le nombre des consommateurs plus réguliers est d’environ 16 000. Le prix du gramme de cocaïne est assez élastique, mais en moyenne il tourne autour de 90 à 100  francs.

Le pactole des trafiquants n’est pas loin du demi-milliard de francs. Fourchette en général retenue: entre 370 et 530 millions. L’estimation d’Olivier Guéniat est plus cossue: 810 millions. Encore un universitaire qui a choisi l’uniforme: Guéniat est commandant de la police du Jura après avoir exercé les mêmes fonctions à Neuchâtel.

Sa connaissance de la drogue va de la faculté au terrain en passant par le labo. Il a croisé un jour un dealer qui mangeait sans problème un sandwich avec une douzaine de boulettes de cocaïne dans la bouche.

La coke de rue ne se vend pas au gramme, mais en boulettes. Un gramme donne cinq à huit boulettes, facilement cachées derrière les dents, ou ailleurs: l’anus, souvent. Un gramme de drogue? Pas vraiment. La poudre est mélangée à des produits de coupage dans une proportion que le consommateur ne connaît pas.

Multiplication des boulettes coupées, démultiplication des profits. A Delémont, le commandant a calculé qu’un vendeur de rue, avec un kilo de cocaïne, peut se faire 200  000 à 300 000  francs. A ce taux-là, on peut prendre quelques risques.

Comment se fait-il que la vente de rue, en Suisse, soit presque entièrement aux mains de jeunes Africains de la côte atlantique? Naguère, le marché de la cocaïne était tenu ici par des gangs dominicains, et peut-être un peu par la Ndrangheta calabraise, dont FedPol semble avoir du mal à percer les méandres locaux.

Le produit venait d’Amérique latine directement en Europe, mais les saisies qu’ont subies les trafiquants les ont incités à emprunter le détour africain en passant le plus souvent par le Nigeria. Aujourd’hui, la drogue arrive principalement par bateau, dans les ports ibériques ou néerlandais.

«Certaines parties du port de Rotterdam, dit Pierre Esseiva, professeur de police scientifique à l’Université de Lausanne, sont si bien tenues par les gangs que les forces de l’ordre ne s’y aventurent pas trop.» De là, la distribution se fait par la route, le rail ou les airs.

Mais toute tentative de description du trafic est téméraire, tant cette circulation de marchandise est souple et sans cesse adaptée en fonction des écueils policiers qu’elle rencontre. De la même manière, Christian Schneider ne parvient pas à dire comment sont recrutés les dealers de rue. En Afrique, et envoyés à dessein en Europe? En Suisse même? L’analyste penche pour la seconde hypothèse. Mais qui recrute, alors? Le mystère s’épaissit encore.

Cette fluidité du trafic illégal a amené l’ouverture d’une nouvelle route, par l’Afrique aussi, pour l’héroïne. Ce détour a sans doute été provoqué par un activisme nouveau de la police turque contre la traditionnelle filière des Balkans. Une troisième voie alimente l’Europe, par le nord, pour satisfaire le juteux marché russe et des anciennes démocraties populaires.

L’ouverture de la route du sud, de l’Afghanistan par le Pakistan, l’Iran et la mer jusqu’en Afrique orientale, explique sans doute l’apparition de revendeurs maghrébins dans les rues suisses. Mais ils sont minoritaires. Le marché, ici, est toujours tenu par des clans albanais de différentes nationalités, et par quelques Serbes en Suisse allemande.

L’héroïne reparaît


On a pu croire récemment que l’héroïne et ses cousines opiacées étaient en voie de paupérisation en Suisse. Il y a eu, à partir de 2009, une forte pénurie sur le marché local. On disait même, sombrement: la population des junkies à la seringue vieillit et meurt… Puis des signes de reprise sont apparus. A cause de la route du sud?

«En matière de drogue, dit Christian Schneider, c’est la demande qui crée le marché, pas l’inverse. Et pour tenter de comprendre l’évolution de la demande, il faut prendre en compte un grand nombre de facteurs: sociologique, psychologique, épidémiologique, le rôle de la prévention, et le comportement des trafiquants, quand même…» Le monitorage, pour l’héroïne, fait apparaître que 8000 Suisses ou résidents sont des consommateurs accrochés, et que 64 000 ont touché à la poudre.

D’un autre côté, 18 000 ex sont inscrits dans des programmes de substitution à la méthadone, et 1300 autres dans des programmes de prescription d’héroïne, ce qui, évalue-t-on, représente un manque à gagner de près d’une tonne de came pour les trafiquants. Reste quand même un marché très profitable de 1,8 à 2,6 tonnes par an. Au pif: 150 millions de francs, sans tenir compte du coupage, ce qui pourrait mener bien plus loin…

On aurait peut-être dû commencer par le populaire cannabis. Mais allons du dur au doux, et du dehors africain au dedans helvétique. Le haschisch (la résine de cannabis) vient pour l’essentiel du Maroc, avec la bénédiction du commandeur des croyants, mais ce n’est qu’une petite partie de la consommation suisse de cannabis. Pour le reste, le chanvre, c’est d’abord une affaire et une histoire nationales. La Suisse, à certains moments, est exportatrice nette de marijuana.

Une industrie – si le taux de THC (tétrahydrocannabinol pour les intimes) est trop élevé – encore illégale, modérément. Le cannabis viole toujours le code, mais, dès cet automne, le consommateur ne risquera plus qu’une amende de 100 francs s’il est attrapé. Naturellement, si chacun prenait un ticket, ça ferait une belle somme: 2  240  000 Suisses admettent avoir goûté à l’herbe; plus de 400  000 dans l’année écoulée; 220  000 rien que le mois dernier, des hommes et des Romands en majorité.

Ce laxisme apparent est une illusion. Les policiers n’ont pas baissé les bras: 60% des dénonciations pour violation de la loi sur les stupéfiants concernent le cannabis.

A la fin du siècle dernier et, disons, dans la foulée de 68, une assez grande tolérance s’était pourtant installée en Suisse autour du joint. Le chanvre à haute teneur en THC poussait à l’air libre, des boutiques ne cachaient pas trop, ou même plus du tout, leur marchandise.

Bienne, en particulier, s’était fait une réputation commerciale planante. C’est dans ce climat que Ruth Dreifuss a pensé qu’elle pourrait faire passer sa proposition de décriminalisation au parlement. Ce fut non, et dans la foulée le peuple rejeta sèchement, en 2008, une initiative populaire dans le même sens.

Retour de gros bâton. Les champs furent fauchés et les punitions se remirent à pleuvoir. Sans grand effet sur la consommation, ni vraiment sur la production. La culture s’est réfugiée dans les maisons, sous des serres, dans des caves.

De temps en temps, la police fait une razzia, et il y a procès quand les plants sont décidément trop nombreux: plus de 7000, par exemple, il y a moins d’un an dans le Val-de-Travers. Mais le pays produit encore la plus grande partie de sa came verte. La plus grande partie de combien?

Entre vingt et quarante tonnes par an, dit FedPol, reconnaissant que son estimation est hasardeuse, tant la culture et la consommation du cannabis sont devenues privées et dissimulées. Guéniat avance le chiffre de 130  tonnes.
Entre amis, le prix du gramme de marijuana tel qu’il est pratiqué dans la rue (12  francs en moyenne) n’a pas de sens, et le chiffre d’affaires de la branche cannabis est difficile à établir: sans doute un demi-milliard de francs, plus ou moins.
Trois drogues, et on n’a encore rien dit. La liste est longue: amphétamines et méthamphétamine (12  kg saisis l’an passé), LSD (3000 doses), khat (1,5 tonne), ecstasy (24  000 doses), champignons hallucinogènes (30  kg)… Ce n’est qu’un début.

Afflux de nouvelles substances

L’ONU a inscrit 234 produits sur sa liste des substances interdites, mais rien que l’an passé elle en a recensé 251 autres, inconnus jusque-là au bataillon, et chaque semaine un nouveau nom au moins est ajouté à cette nomenclature stupéfiante. Cet affolement a un sigle: NPS. Nouveaux produits de synthèse, ou nouvelles substances psychoactives, comme préfèrent dire les Américains. Coup sur coup, l’agence des Nations Unies et l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies viennent de mettre en garde les Etats contre cette déferlante.

Scénario simple: des chimistes de l’ombre produisent dans leurs labos cachés des substances dont les effets sont comparables à ceux des drogues répertoriées, mais qui ne violent pas les lois puisqu’elles sont inconnues, ou pas encore prohibées. La loi finit bien sûr par s’en mêler, mais avec retard, et quand l’interdit tombe, les chimistes ont déjà mis en circulation d’autres molécules.

En Suisse, assure Christian Schneider, il faut six mois pour qu’une nouvelle drogue soit inscrite sur la liste de prohibition. En France et en Allemagne, ajoute-t-il, la procédure prend des années.
Selon les brigades cantonales de stup, FedPol ou le Drug Testing zurichois – ce service dans lequel les consommateurs peuvent faire vérifier la pureté de leur produit – les NPS ne sont encore dans le pays qu’un marché de niche. Mais il est très mal connu et, pense Schneider, il est là pour durer.
La production des NPS ne dépend plus de cueilleurs de coca ou de cultivateurs de pavot dans de hautes vallées perdues ni de trafics au long cours à hauts risques et de vendeurs de rue.
La série américaine Breaking Bad, une fiction bien sûr, décrit bien cette nouvelle réalité: Walt White, le producteur en masse de cristaux magiques, est un prof de chimie qui ne parvient pas, avec son salaire et son assurance, à soigner son cancer; les ingrédients dont il a besoin, il va les chercher au mall du coin et il en remplit son caddie. La vente, ensuite, se fait dans les rues d’Albuquerque; mais là, la TV a un train de retard.

En réalité, le réseau de distribution des NPS, c’est internet et la poste. Il y a peu, un douanier suisse a ouvert, au hasard, un paquet venant de Chine. Lotion capillaire, disait l’emballage. L’analyse du produit a révélé qu’il s’agissait de méthylone, substance récente aux effets comparables à ceux de l’ecstasy. Taper «méthylone» sur Google: vous aurez près de 6000 réponses, et d’innombrables conseils sur l’achat, la manière de consommer, les plaisirs résultants, les mauvais trips…
Au début de l’an passé, on dénombrait sur la toile 693 sites de vente de NPS. Le plus connu mondialement est l’américain Silk Road, «l’amazon.com de la drogue», que le FBI vient de saisir.
Les achats s’y faisaient sans laisser de traces dans le «web profond», par l’intermédiaire du moteur de recherche Tor dont il n’est pas difficile de trouver la clé, et les transactions se réglaient en bitcoins, monnaie virtuelle.

Le douanier qui a intercepté l’envoi de méthylone n’avait pas agi tout à fait au hasard: l’expéditeur chinois lui disait quelque chose. La Chine est le principal fournisseur de NPS, sous la forme de produits prêts à être consommés ou de précurseurs (l’éthylène par exemple) qui partent par baril vers des laboratoires discrets, en Europe ou ailleurs.

Marché affolant, donc, mais ampleur encore inconnue. Même constat que pour les autres substances: établir le chiffre d’affaires des différents marchés helvétiques des stupéfiants semble de plus en plus difficile au fur et à mesure que l’enquête avance.

Mais si on ajoute, au demi-milliard ou aux centaines de millions des drogues les plus courantes, les revenus de la ribambelle de substances qui s’allongent jusqu’aux NPS, on obtient un chiffre dodu: à coup sûr bien au-delà du milliard de francs par année. C’est ce qu’empochent les mafias et leurs petites mains.

Mais le prix à payer pour les drogues ne se limite pas à ce que dépensent les consommateurs. La défonce a un coût social que l’Office fédéral de la santé publique a voulu connaître en confiant un mandat à l’Institut de recherches économiques de l’Université de Neuchâtel. Les chiffres datent du début du siècle et ce sont les derniers disponibles. Le professeur Claude Jeanrenaud, qui a dirigé l’enquête, remarque qu’il aurait pu tenir compte aussi des coûts imposés aux pays d’où vient et par où transite la drogue: morts, corruption, etc.

Mais l’addition, à l’intérieur des frontières helvétiques, est déjà salée. Elle apparaît en trois colonnes. Le prix de la prise en charge et du traitement des toxicomanes, ajouté à celui de la répression, s’élevait pour 2000 à 1,4 milliard de francs. Les coûts indirects (pertes de production dues à la surmortalité, à l’incapacité de travailler ou à la participation au trafic) sont évalués à 2,3 milliards.

L’étude ajoute 400 millions pour tenir compte des dépenses que consentent les familles dans l’assistance, parmi elles, aux personnes dépendantes. Coût total, au moment de l’enquête: 4,1  milliards.

Si on ajoute à cette facture sociale le chiffre d’affaires sommairement évalué pour toutes les substances illégales vendues en Suisse, il faut situer le prix de la drogue quelque part entre 5 et 10 milliards de francs par an. Les mafias disent merci.

La prohibition est un échec


Alors, on continue comme ça? Une course-poursuite sans fin du gendarme et du dealer pendant que le marché illégal s’adapte, se diversifie et s’installe sur internet? L’enquête dans tous les milieux qui ont affaire aux stupéfiants fait apparaître une réponse largement partagée: la prohibition est un échec, elle crée plus de problèmes qu’elle n’en résout.

Mais les professionnels sont très minoritaires. Dans l’autre camp, favorable au maintien des drogues dans l’illégalité, il y a une majorité de la population – les votes du peuple et du parlement l’ont montré. Et, bien sûr, les dealers. Et aussi des policiers, qui ont pourtant leurs doutes. L’un d’eux, à Lausanne, parle de son travail avec humour et résignation.

Faisant usage du droit qu’ont les agents des stups de se faire passer pour des consommateurs quand ils veulent prendre un vendeur en flagrant délit, il est sorti l’autre jour de l’hôtel de police pour une patrouille; moins d’une minute plus tard, il avait une boulette à 40   francs. Succès dérisoire et éphémère.

«Ce n’est pas ainsi qu’on vaincra le trafic, dit-il. Il faut frapper au seul endroit sensible: la caisse. Nous avons obtenu des résultats contre les réseaux albanais de l’héroïne, en contraignant les autorités, sur place, à saisir des biens acquis avec l’argent de la drogue.» Envoyer des émissaires à Lagos, pour convaincre le gouvernement nigérian d’agir contre l’argent sale? Bon voyage!

Ruth Dreifuss, elle aussi, dit qu’il faut agir contre le blanchiment, et qu’on ne le fait pas encore assez ici, en Suisse. Mais l’ancienne conseillère fédérale est surtout engagée, aujourd’hui, dans la Commission mondiale pour la politique des drogues, qui rassemble des hommes et femmes d’Etat convaincus, par leur propre expérience, de la nécessité d’une grande révision.

Les travaux de ces commissaires globaux ne sont pas sans effet. L’Europe se penche sur les expériences en cours aux Pays-Bas et au Portugal. La légalisation hollandaise a encouragé un peu le tourisme toxicomaniaque. Mais la décriminalisation de toutes les drogues par Lisbonne n’a pas abouti à une augmentation de la consommation, et une réglementation sévère du marché se met en place.

Surtout, aux Etats-Unis, métropole de la guerre contre la drogue, les esprits évoluent vite. Une vingtaine d’Etats ont déjà adouci leurs lois de prohibition du cannabis, et deux autres, le Colorado et Washington, dans l’ouest, ont purement légalisé l’herbe, avec des garde-fous. Et l’administration Obama vient d’annoncer qu’elle ne cherchera pas à faire prévaloir la loi fédérale, plus répressive.

La digue qui a sauté dans les deux Etats les plus permissifs a déjà éveillé l’appétit d’hommes d’affaires qui font des plans pour ce nouveau marché légal qui s’entrouvre, et en tirer profit. Certains ont déjà l’idée d’une chaîne de distribution à l’image de Starbucks…

La Suisse, qui a dit déjà deux fois non à la dépénalisation du cannabis, semblait mal préparée à rouvrir ce débat quand Olivier Guéniat, au début de l’année, a mis son autorité de policier dans la balance pour demander qu’on cesse de poursuivre la production et la consommation privée de marijuana.

Pour faire bon poids, le commandant de la police jurassienne propose aussi qu’on médicalise les autres drogues, en développant les formules de prescription qui ont déjà été expérimentées.

Jean-Félix Savary ne dit pas autre chose: «Notre premier souci devrait être la protection de la santé des consommateurs. Pas la répression. En même temps, bien sûr, il faut tout faire pour réduire la visibilité des drogues et la facilité à s’en procurer.» Savary est le secrétaire général du Groupement romand d’études des addictions, qui rassemble tous les intervenants du secteur.

Son propos radical donne la mesure du ras-le-bol des professionnels contre le discours moralisateur autour de la toxicomanie («la drogue, c’est le mal!») et contre l’immobilisme répressif. «Il n’y a pas de société sans drogue. Ce marché existe, et nous avons le choix: l’abandonner au crime ou essayer d’en prendre le contrôle, de le canaliser en posant des règles et un cadre vérifiable.»

La prohibition, ajoute-t-il, attire vers ce marché noir si profitable toutes sortes d’exclus; il y a une corrélation claire entre drogue et pauvreté. «La police n’est pas la bonne réponse, en tout cas pas la seule. Plus elle tape, plus la concurrence s’excite entre groupes mafieux qui se battent pour les places et finissent par s’armer. Voyez Marseille!»

Des vérités dérangeantes

Ce discours est à vrai dire assez largement répandu s’agissant du chanvre. «J’entends bien Olivier Guéniat et les autres quand ils parlent du cannabis, remarque Grégoire Junod. Mais dès qu’il s’agit de l’héroïne, de la cocaïne et du reste, ce qu’ils disent est nettement plus flou.»

Et en effet, à part ce qui a déjà été tenté (réduction des risques, prescriptions aux dépendants, etc.), ceux qui prônent le contrôle du marché toxique n’ont pas de solutions clés en main, sauf à conseiller de s’inspirer des réglementations en place pour le tabac, l’alcool et les médicaments, qui ne sont pas, pour ces produits familiers, des modèles de réussite. Voyez la vogue du binge drinking.

Retour à la villa ocre d’Addiction Suisse, retour aux vérités dérangeantes du terrain. Michel Graf, lui aussi, constate l’échec de la politique de prohibition. Mais il demande que les peurs de la société face à la drogue soient entendues.

«Il faut tout dire sur la toxicomanie, ce symptôme social: les effets, les risques et les plaisirs. Et bien sûr qu’il faut inventer une politique plus intelligente que le seul interdit, et un contrôle de toutes les drogues. Sur le papier, c’est le meilleur modèle. Mais pour convaincre la population que cette révolution est possible, il faut répondre à toutes les questions les plus simples et les plus difficiles. Sur ce marché contrôlé, qui vendra, et à qui? Qui vérifiera? Qui paiera?»

arracher aux gangs»
L’ancienne conseillère fédérale et membre de la Commission mondiale pour la politique des drogues, prône plus de tolérance.


La guerre contre la drogue est-elle perdue?

Elle a fait beaucoup trop de morts, et pour quel résultat? Les saisies que les polices annoncent triomphalement ne diminuent pas les quantités sur le marché et n’ont pas d’influence sur les prix. Il y a dans l’économie mondiale trois marchés dominants: le pétrole, les armes et la drogue. Le dernier est clandestin, abandonné à des organisations criminelles.

Or ce trafic est le seul pour lequel on peut imaginer d’autres solutions que la seule répression, ce qui serait inimaginable pour d’autres trafics, celui des humains, par exemple. La drogue est un marché qu’on peut arracher aux gangs.

Par quels moyens?

Pour chaque substance, il convient d’expérimenter et d’analyser le type de régulation et de contrôle qui devrait s’appliquer. Prenons le cannabis. Sa consommation, désormais, est largement répandue.

C’est un produit moins addictif que le tabac. J’avais proposé que sa production, sa vente et sa consommation, sous des conditions strictes, ne soient plus traitées comme des crimes. Dans les pays où cette expérience a été tentée avec prudence, il n’y a pas eu d’explosion de consommation.

Peut-on faire de même avec la cocaïne, l’héroïne?
Le modèle du cannabis n’est pas applicable sans autre à tous les produits. Pour l’héroïne, nous avons tenté une forme limitée de régulation pour la population des consommateurs dépendants, en leur proposant une prise en charge, des produits de substitution, ou en prescrivant le produit lié à leur dépendance quand il le fallait, pour les sortir de la marge et du crime.

Je ne suis pas contre tout interdit et contre toute répression. Il y a des limites à imposer: vente aux mineurs, lieux de non-consommation, obligations d’enregistrement, etc. Les réglementations, même imparfaites, qui gèrent les marchés du tabac, de l’alcool ou des médicaments, présentent des modèles dont on peut s’inspirer.

Il faut tout faire pour sortir des impasses mortifères où nous enferme la seule prohibition. Mon souci a toujours été de comprendre où sont les risques pour la santé publique. Et mon expérience m’a convaincue que la prévention, en matière de drogues, est impraticable si la priorité est donnée à la répression.

La prohibition enfonce les consommateurs dans leur dépendance et dans le silence: c’est en fait les livrer aux dealers.
Source : http://www.bilan.ch

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Le Captagon, l'amphétamine qui finance le conflit syrien

Le pic récemment atteint au Moyen-Orient par le trafic de pilules de Captagon, une drogue principalement composée d’amphétamines, serait directement lié au conflit en Syrie, affirment plusieurs médias.

La drogue est-elle devenue le nerf de la guerre en Syrie ? Le pic récemment atteint au Moyen-Orient par le trafic de pilules de Captagon, principalement composées d’amphétamines et de caféine, serait directement lié au conflit en Syrie, selon le quotidien libanais "The Daily Star" et le prestigieux hebdomadaire américain "Time" .
Classé par l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) comme produit stupéfiant, le Captagon est un psychostimulant à base de chlorhydrate de fénétylline. Ce médicament facile à contrefaire est à l’origine strictement réservé au milieu hospitalier et prescrit à des patients souffrant de narcolepsie et de problèmes d’attention.

Selon "Time", les récentes saisies et les nombreuses arrestations de trafiquants opérées récemment au Moyen-Orient présentent la particularité d’être liées au financement de certaines composantes de la rébellion qui cherche à renverser le président syrien Bachar al-Assad. "À mesure que la guerre s'éternise en Syrie, le Captagon jouera très probablement un rôle significatif dans le financement des belligérants", affirme le journal américain.

Une marge colossale

Il est vrai qu’au Liban voisin, les saisies de produits stupéfiants impliquant des ressortissants syriens se sont multipliées ces derniers mois, au point d’atteindre des chiffres records. D’après les médias libanais, près de 12 millions de comprimés de Captagon, l’équivalent de deux tonnes et de quelques centaines de millions d’euros, ont été confisqués par le Bureau de lutte anti-drogue depuis le début de l'année. Selon "Time", la pilule de Captagon, qui ne coûte que quelques centimes à produire, se revend à hauteur de 20 dollars (15 euros) en Arabie saoudite, le principal marché du Moyen-Orient, où ce stupéfiant fait fureur.

Si une partie des stupéfiants sont fabriqués au Liban, des responsables sécuritaires libanais, cités par les médias locaux et "Time", affirment que de très grandes quantités de Captagon sont actuellement produites en Syrie. Les trafiquants acheminent ensuite la marchandise vers le pays du Cèdre, d’où le produit est ensuite transporté en petite quantité, guère plus qu’une dizaine de kilos, par des ressortissants syriens via des vols commerciaux en direction du Golfe.

Tantôt cachés dans des climatiseurs, des chauffe-eau industriels, des camions remorques ou des boîtes de pâtisseries, les pilules sont quasiment toutes destinées à être vendues en Arabie saoudite. Le royaume wahhabite a saisi près de 70 millions de pilules de Captagon l’an dernier, ce qui représente selon les autorités seulement 10% du trafic de ce stupéfiant.

"En quelques opérations, les trafiquants peuvent récolter facilement 300 millions de dollars [217 millions d’euros, NDLR], ce qui fait beaucoup d’armes", explique à "Time" le colonel Ghassan Chamseddine, le chef du Bureau de lutte anti-drogue libanais, qui insinue que l’argent généré est réinvestit dans l’achat d’armes pour la rébellion syrienne.

Le Hezbollah impliqué aussi ?
 

Financer les armes par la drogue n’est pas un phénomène nouveau au Moyen-Orient, ni même exceptionnel sur un théâtre de guerre. En son temps, le Liban fût un haut lieu du trafic de drogue pendant la guerre qui a dévasté le pays entre 1975 et 1990. Pour se financer et acheter des armes, les milices et les seigneurs de guerre libanais se sont livrés aux très lucratifs trafics de cocaïne, d’héroïne et de cannabis, gros pourvoyeurs de cash en très peu de temps.

La rébellion syrienne n’est pas la seule à être liée, directement ou non, à ce trafic, selon "Time". En mars 2012, les douanes avaient saisi à Beyrouth deux appareils utilisés pour la fabrication de comprimés de Captagon. Selon plusieurs médias libanais, citant des sources sécuritaires, deux frères d’un député du Hezbollah, Hussein al-Moussaoui, seraient impliqués dans cette affaire.

Le parti chiite pro-iranien qui combat en Syrie aux côtés des troupes du régime de Bachar al-Assad a souvent été accusé, notamment par des agences officielles américaines, d’avoir recourt au trafic de drogue pour diversifier ses sources de revenus. Ou du moins de couvrir certains de ses sympathisants et mécènes en fermant les yeux sur leurs activités illicites. En août 2012, Washington avait annoncé la saisie de 150 millions de dollars dans une procédure visant des établissements libanais accusés de blanchiment d'argent au profit du Hezbollah, en liaison avec un trafic de drogue. Le parti de Hassan Nasrallah avait à l'époque réfuté ces accusations, affirmant qu'elles ne visaient qu'à "salir" son image.

Dans l’article de "Time", un responsable du Hezbollah a démenti tout lien entre son parti et le trafic de stupéfiants, arguant que cette pratique est proscrite par l’islam. Toutefois, il reconnaît que le Hezbollah a déjà collaboré avec des mafias liées au trafic de drogue dans le cadre d’opérations sécuritaires. "Ce n’était ni au bénéfice ni pour financer le Hezbollah, il s’agissait de collecter des renseignements, et après tout, la fin justifie les moyens", a-t-il indiqué à "Time".
AFP

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mercredi 30 octobre 2013

José Mujica pionnier sur la nationalisation du cannabis

L'Uruguay est l'un des premiers pays d'Amérique latine à légaliser le divorce, et accorder aux femmes, le droit de vote.

Issu d'une famille modeste de fermiers, ex-guérillero des Tupamaros (1960-70), José Mujica a été emprisonné et torturé par la junte militaire de 1973 à 1985. La démocratie revenue, il est amnistié, abandonne la lutte armée, et s'engage sur un chemin électoral en créant le Mouvement de participation populaire (MPP). Élu député en 1994, puis sénateur (1999), Tabaré Vàsquez, président du gouvernement de gauche (frente Amplio) lui confie de 2005 à 2008 le poste de ministre de l'Agriculture.

José Mujica, plus connu sous le nom de Pépé, est élu Président de l'Uruguay en 2010. L'année passée, il légalise le mariage homosexuel, et dépénalise l'avortement.

Luttant contre les narcotraficants, il propose une loi, approuvée par la Chambre des députés, traitée en ce moment au Sénat, où l'état deviendrait producteur de cannabis : culture et commerce.

Le texte prévoit trois modes d'accès au public : l'autoculture (6 plans maximum), la culture dans des clubs de membres (comprenant un maximum de 45 personnes et 99 plans) et une vente, sous contrôle public, en pharmacie (40 grammes maximum par mois). Tout cultivateur ou usager devra s'inscrire sur un registre national, et la vente sera réservée aux personnes majeures résidant dans le pays. La consommation de cannabis n'est pas pénalisée en Uruguay, mais les peines encourues pour la culture sans inscription au registre seront durcies par la loi.

Chez nous, l'interdiction du chanvre indien remonte à des temps immémoriaux où la Sainte Inquisition sévissait. De nos jours, on parle de dépénalisation, puis de légalisation... Mais voici une nouvelle voie : La Nationalisation !

Un commerce d'État à État !

L'armée serait chargée du transport de la marchandise, et la remettrait aux collectivités territoriales, aux mairies qui en administreraient la diffusion par l'ouverture de café où elle serait consommée et vendue à des prix défiant toute concurrence du marché noir. Cela créerait de nouveaux emplois municipaux qu'il serait bon de recruter parmi des dealers professionnels et sérieux (les services de police peuvent informer).

les mairies garderaient la totalité des bénéfices afin de remplacer les gains perdus par la suppression de la taxe professionnelle, d'une part, et de faire face, d'autre part, aux nouvelles tâches que l'état semble vouloir écarter petit à petit du fait de la décentralisation.

Ces cafés seraient interdits aux mineurs même accompagnés, car la consommation de ces produits bénéfique pour certains, jouant le rôle d'immunosuppresseurs, peut être mauvaise pour des jeunes risquant de bloquer leur croissance. Les clients seraient adhérents présentant leur carte à l'entrée. Cette carte informatisée enregistrerait les quantités achetées avec un plafond mensuel à ne pas dépasser, décidé en commun au moment de l'adhésion et de son renouvellement. Elle serait délivrée sur présentation d'un papier d'identité et de son dernier avis d'imposition, l'adhésion étant gratuite. Le but est de protéger l'entrée de petits réseaux de contrebande.
Source : http://www.agoravox.fr/
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Un conseil consultatif du cannabis ?

Bien que saluée par des applaudissements, la demande du benjamin de l’assemblée n’a pas été votée.

Créer un conseil consultatif pour la prévention en matière de détention et de consommation de cannabis par les moins de 18 ans. Tel était l’objectif de Charles de Béthune, jeudi dernier, lorsque l’élu du groupe Ensemble (opposition) a présenté le point qu’il avait ajouté à l’ordre du jour du conseil communal.


Le plus jeune des membres de l’assemblée a ainsi clôturé la séance en expliquant d’abord les fondements de sa réflexion : les difficultés d’interprétation de la loi en la matière (et le fait que consommation et détention par les mineurs sont interdites), les édifiantes statistiques concernant les 12-17 ans (près de 10 % d’entre eux affirment consommer régulièrement du cannabis) ainsi que les conséquences néfastes qui découlent de cette pratique.

"Il y a un réel problème !", a expliqué Charles de Béthune. "Ce conseil consultatif, je le vois composé de magistrats, de représentants du procureur du Roi, de travailleur en IPPJ, de psychologues, de juges de la jeunesse… mais aussi de jeunes, évidemment."

Bien que saluée par des applaudissements, la demande du benjamin de l’assemblée n’a pas été votée. Comme l’a expliqué le bourgmestre f.f., Carl Cambron : "Je ne veux pas aller contre le point. Mais on se bat avec les autres bourgmestres de la zone de police pour faire les choses ensemble. Et je ne veux pas être le premier à sortir du lot".

Une logique appuyée par Murielle Dardenne, elle aussi membre du conseil de police BW Est. Quelques minutes plus tard, tous les élus, majorité et opposition, sont tombés d’accord pour prendre une décision : charger Charles de Béthune et les autres représentants perwéziens au conseil de police d’inscrire le point au conseil de police avec une attention particulière aux mineurs.
Source : http://www.dhnet.be

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mardi 29 octobre 2013

Des tests dans les entreprises pour faire la chasse à la drogue et à l'alcool

Une session de formation aux risques liés à l'usage de drogues, alcool et psychotropes au travail, a été dispensée aux ouvriers et aux cadres du groupe Robert, à Verfeuil. Marc Elie, Montpelliérain spécialiste des pratiques addictives au travail, a frappé fort.
Vendredi midi, dans la cour de la salle des fêtes de Verfeuil, des ouvriers du groupe Robert cassent la croûte en attendant leur session de formation. Mais il ne s’agit pas des dernières innovations en matière de BTP, loin de là. Durant trois heures, ils seront briefés sur les risques de l’usage d’alcool, de drogues et de psychotropes au travail. Une journée de sensibilisation comme il en existe peu dans les entreprises. Et pour cause, "le sujet est tabou, constate Élodie François du service Qualité, sécurité et environnement du groupe Robert, employant 120 personnes dans le Gard et en Lozère. On suspecte parfois des problèmes d’addiction mais l’encadrement est souvent démuni. Il faut faire de la prévention avant la répression."

"Quand on boit trois verres d'alcool fort le soir, on n'est pas lucide le lendemain"

Marc Élie, dirigeant d’Élicole Prévention, le ton est donné, c’est le mot d’ordre de cette journée voulue par Olivier Robert, le dirigeant du groupe. "Il faut casser les idées reçues sur les drogues “douces” car il n’y a plus grand chose de doux. Il est parfois difficile de distinguer consommation excessive et festive. Quand on boit trois verres d’une boisson anisée le dimanche soir, on n’est pas opérationnel le lundi matin, idem si on fume un joint." C’est aussi le message de la médecine du travail. "Les drogues touchent de plus en plus de salariés et dans tous les secteurs. Mais les gens ne se sentent pas forcément dépendants et ne mesurent donc pas les risques", soulignent Maryline Larguier, assistante à la médecine du travail de Nîmes et le Dr Philippe Louria, médecin du travail.

Le BTP, le secteur où l'on fume le plus de shit

Des risques sanitaires bien sûr mais aussi judiciaires pour l’employeur, tenu d’assurer l’intégrité physique et morale de ses hommes. Car si un salarié est victime d’un accident sur son lieu de travail à cause de l’alcool ou de la drogue, c’est l’employeur qui trinque. "Au titre de la faute inexcusable, c’est sa responsabilité civile qui sera engagée, voire pénale car c’est très dur de prouver qu’il n’était pas au courant ; il peut aller en prison ou mettre la clé sous la porte", explique Marc Élie, dirigeant d’Élicole, qui pilotait cette journée. "Les cinq produits les plus utilisés au travail sont l’alcool, le cannabis, la cocaïne, l’héroïne puis les psychotropes et anxiolytiques, et c’est dans le BTP qu’on fume le plus de shit car le travail se fait en plein air", détaille le spécialiste de la prévention des pratiques addictives au travail.

Marc Elie : "Le gouvernement ne sait plus gérer, l'entreprise est un bon payeur"

Et les drogues, il les connaît bien. Il les a côtoyées de l’intérieur, a passé quelques années en prison puis a rencontré un procureur à la recherche d’un “connaisseur” pour faire de la prévention en milieu scolaire. Ce secteur il ne le lâchera plus jusqu’à créer sa société il y a trois ans, et mettre son expertise au service des entreprises. Le bouc-émissaire idéal selon cet homme qui parle de tout sans faux-semblant. "Le gouvernement ne sait plus gérer les problèmes de cannabis au travail donc il demande à l’entreprise de s’en préoccuper car l’entreprise est un bon payeur. Mais si elle a su gérer l’alcool, elle est perdue face au cannabis."

Des plans de prévention et des contrôles de dépistage dans les entreprises

C’est là que Marc Élie intervient pour former les dirigeants à la prise en compte de ces consommations illicites. "Je les aide à mettre en place des plans de prévention qui prévoient deux à trois fois par an la tenue de contrôles par des tests d’alcool et salivaires, qui doivent être inscrits dans le règlement de l’entreprise" (lire aussi ci-dessous). Celui qui travaille avec Vinci, Dassault ou EDF vient de signer un contrat-cadre avec Bouygues Construction, visant le contrôle de 7000 collaborateurs en Ile de France. Un accord validé par les syndicats ! "La preuve qu’avec de la pédagogie, on peut y arriver." Le groupe Robert prévoit lui aussi le déploiement de ces contrôles, à une fréquence encore en discussion. Sans doute convaincu par ce constat probant de Marc Élie : "Chez un major du BTP, 25 % des salariés contrôlés étaient positifs à l’alcool ou à la drogue il y a deux ans. Ils ne sont plus que 2 %."

Des tests plus ou moins bien encadrés par la loi
 
L’employeur a le droit de soumettre ses salariés à des contrôles d’alcoolémie depuis 1980 à trois conditions : que ce soit précisé dans le règlement interne, que les contrôles soient limités aux postes à risques et que les salariés puissent demander une contre-expertise. La loi est moins claire pour les tests salivaires de détection de drogues."Il y a seulement des recommandations gouvernementales, note Marc Élie. Mais toutes les entreprises vont devoir s’y mettre. Les conditions sont les mêmes, sauf pour la contre-expertise dont les résultats sont envoyés seulement au médecin du travail et pas à l’employeur." Les règlements intérieurs mentionnant ces tests doivent être soumis à l’Inspection du travail qui a trente jours pour se prononcer. "Ce n’est pas simple car certaines souhaitent que ce soit les médecins du travail qui s’en chargent, qui eux, ne sont pas toujours d’accord."
Une consommation qui, hélas, se démocratise
15%, c’est la proportion de salariés qui seraient positifs au cannabis dans la journée sur leur lieu de travail, selon le plan gouvernemental de lutte contre les drogues.
Source :  http://www.midilibre.fr/

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Drogues et addictions : pour une politique de lutte à la mesure d’une consommation en mutation

Les addictions aux opiacés ont considérablement évolué en France. Les Français consomment beaucoup de cannabis, davantage de cocaïne et l’héroïne demeure une réalité. Les consommations évoluent, les produits aussi, mais la politique de lutte contre les drogues en France demeure la même, d’année en année, insistant largement et de manière légitime sur la prévention, mais délaissant tout aussi largement la question de la médicalisation du risque et du sevrage. 

Où en est la France en matière de consommation ? Quelles perspectives pour la lutte contre la toxicomanie dans un pays autrefois pionnier comme la France ? Les premiers ne sont-ils pas en train de devenir les derniers ?

Des consommations croissantes, des produits de plus en plus forts

Selon l’état des lieux de l’Observatoire des drogues et des toxicomanies (OFDT) « drogues et addictions, données essentielles », l’usage du cannabis s’est stabilisé à un niveau élevé en France avec environ 1,2 million de consommateurs réguliers et 3,8 millions d’usagers dans l’année. Cela fait de la France le pays de l’Union européenne où la consommation de cannabis dans l’année est la plus élevée.

Cultivé en Europe ou dans l’hexagone, connu sous le nom d’Amnésia, Sinsemilia ou Hase, et de plus en plus consommé, le cannabis est aussi de plus en plus fortement dosé. Les analyses des laboratoires en 2010 et 2011 ont conclu à des taux de THC (tétrahydrocanabinol) trois plus élevés que l’herbe traditionnelle. Ces surdoses en THC peuvent directement présenter des risques de psychoses cannabiques, notamment chez les jeunes usagers qui en sont les principaux consommateurs.

Le constat est tout aussi inquiétant pour l’usage de la cocaïne ou d’autres produits de synthèse. En raison d’une réorientation du trafic international et du développement du marché sur Internet, la France, auparavant peu consommatrice de cocaïne, occupe aujourd’hui une position médiane au sein de l’UE.

Les usages de l’héroïne, même s’ils demeurent faibles à l’échelle de la population globale (90 000 consommateurs dans l’année), concernent des personnes désocialisées dont les conditions de vie sont précaires (appelées pour certains les usagers « cachés, n’ayant aucun contact avec les structures sanitaires en lien avec leurs usages de produits psychoactifs ni avec les services de l’application de la loi) ou des jeunes insérés qui en consomment dans un cadre festif.

D’une consommation qualifiée souvent d’« underground » dans un premier temps, l’héroïne se diffuse peu mais progressivement dans la population générale : en effet, outre l’augmentation du nombre d’expérimentateurs d’héroïne en France [au moins une fois dans la vie] de 360 000 à 500 000 entre 2005 et 2010, l’usage au cours de l’année augmente, et ce de manière significative, chez les hommes. Ainsi l’usage dans l’année qui reste globalement très faible pour la population générale, est tout de même passé de 0.5 % en 2005 à 0.9 % en 2010 parmi les hommes de 18 à 34 ans.

Nouveaux usages, nouveaux produits, nouveaux dangers

Enfin il est à noter que de nombreux nouveaux usages apparaissent, au-delà de la classique injection, en matière de consommation d’héroïne. C’est notamment le cas de la pratique de la « chasse au dragon » ou inhalation des vapeurs produites par la substance chauffée au préalable sur une feuille d’aluminium. Cette pratique, tout comme la consommation en sniff, a connu un certain essor dans les milieux festifs, les usagers considérant l’image de cette pratique moins associée à la déchéance sociale et la mort. Ils l’estiment également porteuse d’un risque moindre que la consommation par injection, toujours très stigmatisée. Mais cette voie d’absorption extra veineuse n’exclut que partiellement les risques infectieux. L’inhalation par voie nasale, quand il y a échange de pailles, n’est pas sans danger. Elle est en outre loin d’être exempte du risque de dépendance et de surdose.

Des saisies massives en 2009 avaient conduit à une pénurie de MDMA, amphétamine stimulant le système nerveux central et comportant des caractéristiques psychotropes particulières. Mais l’année 2010 a vu revenir ces produits sur le marché dans des quantités « normales ». La disponibilité du produit s’est même accrue du fait de sa vente sous trois formes différentes : en comprimé, en poudre et en “cristal”. Cette dernière forme a connu augmentation significative de sa consommation sur certains sites français [Bordeaux, Metz, Marseille, Paris, Rennes]. Les usagers en plébiscitent les effets réputés plus forts que la poudre.

L’une des nouveautés majeures marquant les offres de drogues ces dernières années concerne les drogues de synthèse. Les usagers ont eu accès, notamment par le biais d’Internet, à de nouvelles substances de synthèse imitant les effets de drogues illicites telles que l’ecstasy, l’amphétamine, la cocaïne ou le cannabis. Moins chères que les substances traditionnelles, elles sont également vendues sous des formes très diverses [comprimés, poudre, pâte, pastilles], ce qui les rend plus attractives.

Une étude menée dans le cadre du dispositif TREND [Tendances récentes et nouvelles drogues] a recensé 63 de ces nouvelles substances sur environ 32 sites francophones de vente en ligne. Elles préoccupent particulièrement les autorités européennes, car elles ont peu de visibilité et de contrôle sur leur développement. Et, ce qui est plus inquiétant, les conséquences de la consommation de ces produits sont mal connues.

La France, hier première, demain dernière dans la lutte contre la toxicomanie ?


La France est en train de perdre l’avance qu’elle avait acquise en matière de lutte contre la toxicomanie. Depuis le 31 décembre 1970, date à laquelle est entrée en vigueur la loi réprimant l’usage et le trafic de stupéfiants, la situation a considérablement évolué, en particulier chez les jeunes. Les mesures de santé publique n’ont pas suivi le rythme de croissance de consommation de drogues. En 1987, la vente libre des seringues est pérennisée par la ministre de la Santé de l’époque, Mme Barzach. 8 ans plus tard, les associations sont autorisées à délivrer gratuitement des trousses de prévention contenant seringues, ampoules d’eau, tampon et préservatifs. La France est alors considérée comme la locomotive mondiale, exemplaire en matière de lutte contre la toxicomanie. Puis plus rien jusqu’en 2013.

«Il nous faut changer notre regard sur les consommateurs de produits stupéfiants, sans complaisance, mais avec compréhension. », a fait valoir Danièle Jourdain-Menninger, présidente de la MILDT, qui a préparé le plan de lutte contre la drogue et les conduites addictives dévoilé jeudi 19 septembre par le Gouvernement.

De telles évolutions tant en terme de produits, que de consommation et d’usage doivent alerter les autorités françaises et les inciter à passer à l’action. Le statu quo ne saurait être une position pérenne en France. Les déclarations d’intentions ne suffisent plus. Il est nécessaire d’engager une politique efficiente de lutte contre les toxicomanies et surtout d’accompagnement des toxicomanes dans des parcours de soin médicalisés. C’est à cette seule condition que pourront être mises en place des solutions véritablement efficaces pour les consommations sécurisées, le sevrage et même l’arrêt définitif.

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Le trafic de drogue alimente le terrorisme, nouvelle menace pour la sécurité

Certaines parties de l'Afrique de l'Ouest et de l'Est ont émergé comme de nouveaux points de transit pour les trafiquants de drogue, qui utilisent des navires marchands ou des bateaux plus discrets pour le trafic de leur produits en provenance d'Amérique latine ou d'Asie centrale et à destination des marchés de consommation. Pire encore, le problème de la drogue est lié à d'autres formes de crime organisé tels que le terrorisme, a averti un responsable de la Commission de l'Union africaine (CUA).

Les frontières poreuses et les centaines de kilomètres de côtes non surveillées, les Etats fragiles et criblés de conflits, les systèmes judiciaires affaiblis, la corruption, le taux élevé de chômage chez les jeunes, et d'autres défis sociaux ont rendu le continent vulnérable au trafic de drogue, a indiqué Olawale Maiyegun, directeur du Département des Affaires sociales de la CUA.

HAUSSE SPECTACULAIRE DU TRAFIC DE DROGUE

Selon l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), les saisies d'héroïne ces dernières années ont été particulièrement élevées au Nigeria, au Bénin, au Togo sur la côte ouest, et en Tanzanie sur la côte est de l'Afrique.

Lors d'une réunion récemment organisée à Harare, au Zimbabwe, des experts africains en matière de lutte contre la drogue affirment que l'Afrique de l'Ouest est devenue une voie de transit majeure pour le trafic de cocaïne entre l'Amérique du Sud et l'Europe, et que l'Afrique de l'Est a servi de point de transit pour le trafic d'héroïne en provenance de l'Asie de l'Ouest, y compris l'Afghanistan et le Pakistan.

En Afrique de l'Est, les saisies de drogue ont été pratiquement multipliées par 10 depuis 2009

Les systèmes de sécurité sont souvent assez insuffisants en Afrique, et la région située près de la péninsule arabique facilite également les financements provenant d'un certain nombre de sponsors des réseaux terroristes, analyse Li Wei, directeur du Centre de la recherche antiterroriste à l'Institut chinois des relations internationales contemporaines.

Ces dernières années, la région connaît également une hausse d'autres formes de criminalité, telle que le trafic de drogue et la corruption, ce dernier constituant un élément indispensable au financement du terrorisme, de ses relais et de ses complices, a-t-il ajouté.

UNE TENDANCE PREOCCUPANTE

Il est préoccupant de constater que les liens entre les organisations terroristes et les réseaux mafieux impliqués dans le trafic de drogue sont de plus en plus étroits .

L'organisation terroriste Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) comporte trois branches chargées du transport de drogue de l'Afrique du Nord vers l'Europe destiné à financer ces activités terroristes.

Les recettes du trafic de drogue sont susceptibles d'être utilisées par des groupes extrémistes en Afrique de l'Est et de l'Ouest pour financer leurs activités terroristes dans cette région de plus en plus vulnérable, selon Olawale Maiyegun, qui a indiqué à l'agence Xinhua en marge d'une réunion d'experts sur la lutte contre le trafic de drogues récemment tenue à Harare que le problème de la drogue est étroitement lié à d'autres formes de crime organisé telles que le terrorisme et le trafic des armes légères.

"Dans le cas du Mali, les revenus du trafic de drogue ont été utilisés pour financer la déstabilisation dans la partie nord du pays", a-t-il indiqué avant d'ajouter que le lien est aussi évident dans certains cas. Le Kenya souffre encore plus du crime organisé, notamment la piraterie, le trafic de drogue et le terrorisme.

Au Nigeria, où le trafic de drogue est devenu un sérieux problème, les autorités luttent contre le groupe extrémiste islamiste Boko Haram qui est également impliqué dans le trafic de drogue, et dont les activités visent à créer un Etat islamique.

En proie à une instabilité chronique, la Guinée Bissau en Afrique de l'Ouest est devenue un paradis de la drogue. Les trafiquants de drogue utilisent des navires marchands transportant des conteneurs ou des bateaux plus discrets pour faire de la contrebande de cocaïne pure en provenance du Brésil. La drogue est ensuite acheminée en Guinée Bissau, avant de partir pour l'Europe et les Etats-Unis. Le trafic de drogue constitue un facteur important d'instabilité sociale dans le pays.

REGIONAUX ET INTERNATIONAUX INDISPENSABLES

L'Afrique a actuellement besoin de réponses solides pour contrer le crime organisé, qui devient de plus en plus "sophistiqué".

JIN Can Rong, directeur-adjoint de l'Institut des relations internationales de l'Université du peuple de Chine, a fait savoir ses points de vues pour contrecarrer l'association du trafic de drogue avec le terrorisme:

Tout d'abord, pour réagir aux fléaux transnationaux, une coopération régionale semble indispensable. Les gouvernements du continent devraient commencer par le renforcement des échanges d'informations et la coopération en matière de surveillance des frontières et dans la lutte contre le trafic de drogue.

Deuxièmement, pour s'attaquer au fond du problème, le développement économique est une tâche importante pour les pays africains. Le développement socio-économique permettrait notamment de créer des emplois et de s'attaquer aux racines sociales du terrorisme, mais aussi de renforcer l'Etat dans la lutte contre le crime organisé.

Troisièmement, il n'existe pas de modèle démocratique prêt à l'emploi qui puisse être appliqué de façon aveugle, les pays africains devraient adapter leur système de gouvernance conformément à leurs propres situations.

Quatrièmement, compte tenu de la provenance et la destination de la drogue, ainsi que la menace que représente l'association entre trafic de drogue et terrorisme pour le monde entier, une coopération internationale est plus que nécessaire. Le monde a la responsabilité d'aider les Africains dans leur lutte contre la drogue et le terrorisme, deux fléaux " importés" malgré eux sur leur continent.
Source : http://www.journaldumali.com

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Le cannabis est il un produit nocif pour le cerveau ?

Le cannabis (haschisch, herbe, huile) fumé ou ingéré, agit rapidement sur notre cerveau. Et il a des effets puissants car son principal composé psychoactif, le Delta-9-TetraHydroCannabinol, usurpe les fonctions de neurotransmetteurs produits par nos neurones, les endocannabinoïdes. 

Les endocannabinoïdes activent des récepteurs neuronaux appelés CB1 impliqués dans la plupart des fonctions cérébrales : cognition, perception, mémoire, contrôle émotionnel, douleur. Quand le cannabis est là, toutes ces fonctions sont perturbées.

C'est en perturbant de nombreuses fonctions que le cannabis produit des modifications du comportement (relaxation, ralentissement...) de la pensée, de la motivation. Au travers de ces perturbations le cannabis pourra aussi, chez certains, faciliter le sommeil ou diminuer la douleur.

Le cannabis et le tabac : dangereux pour la santé ?
Pr Christophe Lançon, chef de service pôle psychiatrie AP-HM : Les méfaits du tabac sur la santé sont connus (maladies cardiovasculaires, cancers, problèmes dentaires, cutanés, lors de la grossesse). L'association fréquente du tabac et du cannabis semble ne pas atténuer les effets nocifs du tabac. Le cannabis seul est probablement responsable de certaines formes de cancer. Des recherches sont nécessaires pour mieux évaluer l'impact du cannabis sur la santé.

Le cannabis est-il responsable de maladies mentales ?

C.L. : Le cannabis produit des crises d'angoisse (attaque de panique) et réduit la motivation. Si vous présentez déjà des troubles psychiques, le cannabis aggrave les manifestations de ces troubles et rend les traitements moins efficaces. Enfin, si vous l'utilisez à la puberté, vous risquez de déclencher certaines maladies mentales (schizophrénie, bipolarité) surtout si vous êtes "vulnérable" à ce type de maladie (génétique, traumatismes psychologiques).

Comment s'arrêter ?
C.L. : Prenez le temps de peser les avantages de poursuivre votre consommation et les avantages pour vous d'arrêter. Appuyez-vous sur une personne de confiance (un parent, un ami, un professionnel) qui vous soutiendra dans cette démarche. Elaborez un "plan d'action pour arrêter" le jour où vous vous sentirez prêt. Commencez par diminuer progressivement, choisissez un moment de tranquillité (vacances), évitez les facteurs de "stress", les facteurs déclenchants (soirées entre amis...)  et les personnes avec qui vous fumiez, demandez à votre entourage de vous encouragez, faites-vous plaisir... Si vous en éprouvez le besoin, faites-vous aider par un professionnel. En cas de rechute, ce n'est pas grave, il faut des échecs pour y arriver !
Source : http://www.laprovence.com/

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lundi 28 octobre 2013

[Reportage] Enquete exclusive : Drogues dures au coeur de Paris

Dans la capitale, les drogues dures concernent toute sorte de population. En 2011, la police a ainsi saisi plus de 200 kg de cocaïne, drogue du riche, pour 14 millions d'euros. 

Dans les quartiers parisiens les plus pauvres, c'est le crack qui est en vogue. Issue de cocaïne mélangée à des produits ménagers, la drogue du pauvre produit autant de ravages chez ses accros que de bénéfices dans la poche de ceux qui le fabriquent. Quant au Skenan, vendu sur ordonnance avec la complicité de certains médecins peu regardants et corrompus, il gagne aussi du terrain.

Genre : Informations - Culture Infos
Durée : 85mn
Re-Diffusé le : 27 octobre 2013
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[Reportage] Weed Country

Dans une nature sauvage niché au fond de la frontière de la Californie et de l'Oregon - connue comme le Triangle d'Emeraude - s'épanouit la marijuana . Les agriculteurs de cette région peuvent gagner des millions en un seul été , mais avec ce genre de récompense vient risque énorme . La culture de la marijuana ici est une entreprise fardée - où seuls les meilleurs survivent .

Aujourd'hui, dix-huit Etats et à Washington , DC, ont légalisé la marijuana médicale. L'État de Washington et du Colorado a récemment approuvé la marijuana à des fins récréatives et au moins 10 autres États devraient envisager une législation similaire cette année . Mais pour les agriculteurs dans les États qui ont adopté des lois sévères , les risques sont grands. Une ferme de marijuana avec plus d'un millier de plantes pourrait débarquer quelqu'un en prison pour 40 ans.

Beaucoup de producteurs y voient leur devoir pour alimenter l'usine à des fins médicinales indispensables . " Toute autre fleur qui avait ces propriétés médicales serait considérée comme la plus grande découverte se passer dans ce siècle », a déclaré Nate Morris, qui a commencé à cultiver de la marijuana à seulement 14 ans , et espère faire la plante dans un changeur de jeu médicale.

Toutefois, aux yeux du gouvernement , Nate et ses collègues producteurs sont les criminels qui commettent des crimes graves et l'idée de la marijuana médicale est une escroquerie. «Les enfants sont de la main sur elle et c'est une de mes grandes préoccupations. C'est un problème de proportions épidémiques », a déclaré Jon Lopey . Sheriff coroner du comté de Siskiyou , en Californie.

La serie se trouve ici :  Cliquez ici

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Cocaine : Un anti-épileptique pour traiter la dépendance

Un médicament, déjà disponible pour traiter l’épilepsie et les migraines, le topiramate, montre avec cette étude de l’Université du Maryland, soutenue par les National Institutes of Health (NIH), son efficacité pour traiter la dépendance à la cocaïne. Les conclusions, publiées dans la revue JAMA Psychiatry, suggèrent une voie de sortie, proche, aux 15 à 19 millions d’usagers de cocaïne dans le monde.

Le Pr. Bankole A. Johnson, président du département psychiatrie à l'Université du Maryland, souligne, qu’aux Etats-Unis, la cocaïne est responsable de plus de visites aux Urgences que toute autre drogue, en raisons de ses effets neurologiques, cardiovasculaires et pulmonaires pouvant conduire à la mort subite. A ce jour, il n'existe pas de traitement approuvé contre la dépendance à la cocaïne, même si plusieurs « vaccins thérapeutiques » sont actuellement en  cours de développement.

Le topiramate, un médicament anti-épileptique, diminue l'excitabilité des neurones soumis à une stimulation intensive, à l’augmentation de l'activité dans le cerveau de l'acide gamma-aminobutyrique (GABA) ou à une diminution de l'activité excitatrice du glutamate sur les récepteurs cérébraux. Chez les migraineux, il a également la propriété d'espacer les crises de migraine.

L'étude a porté sur 142 participants, âgés de 18 ans ou plus, dépendants à la cocaïne et répartis au hasard dans un groupe « topiramate » ou un groupe placebo. Les chercheurs constatent que le topiramate est plus efficace (vs placebo) en terme de proportion croissante de jours d’abstinence. Le topiramate est également significativement associé à une diminution de l'envie de cocaïne et une amélioration dans le comportement global chez les participants.

Les effets secondaires constatés sont bénins et comprennent des picotements de la peau, des distorsions du goût, la perte d’appétit et des difficultés de concentration. Cependant, une utilisarion à long terme du produit a déjà été associée au risque de glaucome.

En conclusion, le topiramate s’avère être un candidat-médicament sûr et efficace pour le traitement de la dépendance à la cocaïne et pourrait apporter une contribution majeure à la résolution « mondiale » de ce fardeau de santé publique. De plus, prenant en compte le mode d’action du médicament (voir plus haut), ces données contribuent aussi  à mieux comprendre la façon dont la dépendance affecte le cerveau.

Ces observations rappellent enfin une récente étude présentée dans le Journal of Neuroscience qui montrait comment une protéine, GLT1, qui efface le glutamate du cerveau, joue un rôle essentiel dans l’addiction à la cocaïne qui se développe quelques jours seulement après les premières expérimentations.

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Maroc: à Tanger, une ONG locale aide les drogués, jusque-là mis à l'écart

"Je ne veux plus voler les gens pour avoir ma dose", jure Mohammed. Dans le grand salon d'une association de Tanger, au Maroc, ils sont une trentaine de toxicomanes à raconter leur quotidien infernal et leur volonté de vaincre ce qu'ils appellent "l'mono", "le manque".

Fondée en 2006, Hasnouna est, selon ses responsables, la première association à aider les toxicomanes à surmonter la dépendance grâce à une "stratégie de proximité", en établissant avec eux un dialogue basé sur la confiance mutuelle, dans un pays conservateur où ils sont mis à l'écart.

Les dernières années ont été marquées par une prolifération du trafic et de la consommation de drogue à Tanger, ville de quelque 800.000 habitants, face au détroit de Gibraltar.
"Cette stratégie de proximité consiste à aider le toxicomane à comprendre sa maladie, à être conscient de son problème d'addiction", plutôt que le condamner, explique à l'AFP Faouzia Bouzitoune, une des responsables de l'ONG, dont le siège se trouve au c?ur de la ville de Tanger.

"L'enjeu est d'établir une relation de confiance avec l'usager là où il se trouve, sur les lieux de consommation, surtout dans les quartiers populaires comme Beni Makada où il y a une forte concentration ouvrière", ajoute-t-elle.
"Par la suite, il faut l'accompagner vers les structures de soin", selon Mme Bouzitoune.

Avec l'Iran, le Maroc est en avance dans le monde arabe et musulman pour l'accompagnement des toxicomanes, selon un responsable du Centre médico-psychologique de Tanger (CMP), lié au ministère de la santé.

Le CMP est l'un des premiers centres officiels pour l'accueil et à l'accompagnement des consommateurs de drogues dures.
Beaucoup aimeraient avoir accès à la méthadone, un médicament de substitution que la direction de Hasnouna est autorisée à délivrer sur ordonnance du médecin du Centre médico-psychologique (CMP), le Dr Mohammed Essalhi.

"Avant de prescrire la méthadone, il faut être certain que l'usager a vraiment envie d'arrêter", précise le Dr Essalhi.
"Certains viennent en chercher ici parce qu'ils n'ont pas de quoi acheter l'héroïne", prévient le médecin, selon qui "il faut être vigilant".

"Je ne veux plus voler pour avoir ma dose. Depuis que je prends de la méthadone, je me sens mieux et cela m'aide à arrêter l'héroïne", lance Mohammed, un trentenaire.
Sa mère l'aide parfois pour acheter sa dose d'héroïne : "Elle ne supporte pas de me voir dans un état de manque".
"J'ai eu une enfance normale à Tanger. Lorsque j'ai quitté l'école à 17 ans, j'ai fait toutes sortes de boulots, gardien de voiture, transporteur près du port, garçon de café", explique-t-il, honteux d'en être réduit à voler.

"Je viens depuis des mois, j'assiste à toutes les réunions mais je n'ai pas encore droit à la méthadone. Je vous assure que je veux arrêter", renchérit un autre participant.
"Pour moi le plus dur, c'est le regard des gens, l'exclusion dont on est victimes. A Tanger, tout le monde se connaît et tout le monde se méfie de nous", ajoute-t-il.

Selon les responsables d'Hasnouna, la drogue vient notamment d'Europe via Ceuta, l'enclave espagnole située à 80 km, où la dose d'héroïne coûte entre trois et cinq euros.

"Le minimum c'est trois doses par jour, mais la plupart ont besoin de cinq à sept doses, parfois dix", confie à l'AFP un toxicomane.

"Je me suis prostituée pour avoir ma dose quotidienne. J'étais au ban de la société. Dans une société comme la nôtre, une femme toxicomane souffre beaucoup plus qu'un homme", explique Fatima, 45 ans.

Fatima est issue d'une famille aisée de Rabat. A l'âge de 20 ans, elle fait la connaissance d'un groupe de diplomates qui l'ont initiée à la cocaïne, avant de basculer ensuite dans l'héroïne.

Elle dit être parvenue à arrêter au bout de 20 ans "grâce à l'association", où elle travaille désormais "comme femme de ménage".

"Nous sommes dans une société marquée par le poids des tabous. On cherche aussi à changer un peu les mentalités. Il faut convaincre les gens que la toxicomanie est une maladie", souligne Mme Bouzitoune.

"Heureusement, certaines familles ont un peu changé de discours, estime-t-elle. La plupart des usagers ont commencé la drogue alors qu'il étaient mineurs. Il est donc difficile de les considérer comme seuls responsables de leur situation."
AFP

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