La plupart des consommateurs de cannabis le fument. En Europe, la plupart des gens le mélangent au tabac, bien que cette méthode se révèle bien plus dangereuse que le fait de le consommer dans sa forme pure, comme le font la majorité des connaisseurs aux États-Unis, au Canada et en Jamaïque.
Outre la combustion des têtes ou de la résine, il existe d’autres méthodes qui permettent de tirer profit de cette plante encore illégale dans notre pays. Certaines de ces méthodes, telles que la vaporisation, sont mal connues, mais gagnent en popularité. D’autres sont simplement trop inhabituelles, trop inefficaces ou pour d’autres raisons encore pas toujours pratiques pour attirer un grand nombre d’adeptes, mais fonctionnent également.
Vaporisation
La vaporisation constitue une méthode bien meilleure pour la santé que la combustion de l’herbe et est désormais plus répandue qu’il y a quelques années. L’herbe vaporisée a meilleur goût que l’herbe fumée et est plus économique au niveau de sa consommation.
La vaporisation n’est pas problématique si vous disposez d’un bon équipement, mais que faire si vous n’avez pas de « vapo » à portée de main ? La pipe à vapeur était courante en Jamaïque, bien longtemps avant l’ère du Volcano et autres produits similaires. La structure en bambou n’était pas différente d’un vaporisateur fabriqué par la marque Eigenbau. À la fin des années 1980, vous pouviez apprendre, dans les montagnes de l’île caribéenne, à vaporiser la ganja au lieu de la brûler, en utilisant quelques morceaux de bambou frais, un peu de charbon, une petite boîte de conserve et des braises.
Vous pouvez trouver désormais des comptes-rendus sur les pipes à vapeur et des instructions sur la fabrication d’un vaporisateur. Outre la température adéquate, la grossièreté des têtes représente également un facteur important lors de la vaporisation. Plus les têtes sont finement écrasées, plus les composants actifs peuvent être efficacement dissous.
Cuisson
Après le cannabis consommé sous forme de joint (ou simplement fumé), la vaporisation constitue incontestablement la méthode la plus populaire. Quasiment tout le monde a déjà mangé un gâteau au haschich ou un « space cake », ou en a au moins entendu parler. Aucune substance dangereuse n’est générée lorsque l’on mange ou boit un produit à base de cannabis, même s’il est bien plus difficile de mesurer la quantité consommée. Cette méthode représente souvent la seule alternative lorsqu’on utilise le cannabis particulièrement à des fins médicales, car bon nombre de patients ne veulent pas ou ne peuvent pas inhaler le cannabis sous forme de fumée ou de vapeur.
Les consommateurs inexpérimentés notamment peuvent faire des overdoses dans la mesure où l’effet généré n’est pas direct et qu’il met un certain temps à se faire sentir. Vous pouvez éteindre un joint trop fort après en avoir fumé seulement la moitié, mais vous ne pouvez pas faire la même chose avec un gâteau qui contient trop de cannabis. Les utilisateurs autodidactes réagissent souvent plus intensément aux produits alimentaires contenant du THC qu’à la même quantité de cannabis inhalé, alors que pour d’autres, c’est exactement l’inverse. En cas de doute : consommez lentement et sachez toujours précisément quelle quantité d’herbe ou de haschich le biscuit, le gâteau ou la boisson au cacao contient. En cas de doute, mieux vaut poser trois fois la question à la personne qui a cuit ou préparé la friandise plutôt que simplement l’engloutir.
Mais une autre méthode permet d’éviter presque complètement une overdose. « L’extraction de jus de cannabis », qui se révèle particulièrement intéressante pour les patients qui prennent de fortes doses de médicaments, consiste à presser la plante fraîche. Lorsque l’on consomme des têtes fraîches, on ressent les effets positifs des cannabinoïdes sans être stone. Les cannabinoïdes sont généralement présents dans la plante fraîche sous forme d’acide (THCA, CBDA, etc.). Le THC n’entraînant aucun effet psychoactif sous sa forme acide, vous pouvez consommer de grandes quantités de jus sans ressentir les effets secondaires associés, ce qui représente une alternative parfaite pour les patients se soignant au cannabis et qui ont besoin de fortes doses mais ne peuvent plus tolérer ses effets psychotropes.
Dans des boissons froides, mélangé avec de la lécithine
Jusqu’à il y a quelques années, on entendait souvent que le cannabis ou le haschich avait besoin de chaleur et de graisse ou au moins d’alcool pour se dissoudre, et donc que vous pouviez le faire cuire ou le cuisiner. Il y a quelques années, un fabricant autrichien a présenté un produit permettant de dissoudre l’herbe ou le haschich dans l’eau. Il était ainsi possible d’en verser directement dans une boisson froide ou de le mélanger sans effort avec du muesli. Alors que les ingrédients étaient tenus secrets lors de la présentation du produit à l’époque, on sait aujourd’hui que l’ingrédient principal est une simple lécithine. Mais attention : si l’herbe séchée n’est pas d’abord chauffée avant d’être mélangée à un produit à base de lécithine, l’acide THC ne se transforme pas en THC et la boisson ou le yaourt ne produit pas l’effet escompté. Il en va de même avec du hachisch ou de l’herbe stocké(e) depuis longtemps.
Sous forme de baume
Les baumes enrichis au cannabis ne sont pas du tout psychoactifs, malgré leur forte teneur en THC, mais offrent toujours les propriétés analgésiques et anti-inflammatoires du cannabis. Le célèbre défenseur du chanvre Bushka Bryndova, de la République tchèque, s’est laissé influencer par les anciennes histoires relatives à l’utilisation du chanvre dans la médecine traditionnelle et par les résultats de recherche du professeur Kabelik de l’Université d’Olomouc dans les années 1950. À l’époque, Kabelik a réussi à empêcher l’amputation de son propre doigt.
J’ai […] commencé à fabriquer mon propre baume de chanvre. En République tchèque, la fabrication de produits à base de chanvre est interdite, donc je n’ai pas pu faire analyser le baume ni le proposer pour des essais cliniques officiels. Mes recommandations s’appuient sur les expériences d’amis et de connaissances qui ont utilisé le baume pour traiter différentes affections et maladies. Le baume de chanvre est un vrai remède universel, qui agit comme un antibiotique tout en soignant les douleurs arthritiques et rhumatismales. Il soulage les brûlures et calme certains types d’eczémas, de psoriasis et d’infections fongiques, mais il ne doit pas être appliqué sur des plaies ouvertes ou sanglantes, »
écrit Bryndova à propos de sa propre expérience avec le baume.
La méthode la plus inhabituelle, mais peut-être la plus efficace : l’administration rectale
Par souci d’exhaustivité, vous ne devez pas exclure la façon la plus efficace de consommer du cannabis, même si ce n’est pas nécessairement une méthode que vous devez avoir employée au moins une fois dans votre vie, notamment si vous êtes un consommateur récréatif lambda. Mais si vous optez pour cette méthode d’administration médicale, malgré quelques réserves d’ordre général, vous en serez récompensé : si le cannabis est ingéré, le tractus gastro-intestinal absorbe en moyenne 6 à 8 % du taux de THC (soit environ un tiers de la quantité obtenue par inhalation). Sous forme de suppositoire, le tractus gastro-intestinal est contourné et vous empêchez la digestion initiale du cannabinoïde dans l’estomac. Les molécules actives (THC, CBD et autres cannabinoïdes) peuvent donc atteindre le sang sous une concentration bien plus élevée. Les molécules mettent entre 30 minutes et deux heures pour faire de l’effet et l’effet dure jusqu’à huit heures. L’effet maximal n’est pas aussi distinct que lorsque vous mangez le cannabis, mais dans le cas de l’administration rectale, aucun 11-OH-Δ9-THC ne se forme dans le foie. Seule alternative actuellement disponible pour les patients se soignant au cannabis avec un diagnostic gastro-intestinal, ce mode d’administration promet également aux consommateurs à des fins récréatives une efficacité sans précédent.
Hotboxing
Le hotboxing implique une expérience d’inhalation pure collective, présentant un caractère festif. Cheech et Chong ont ouvert la voie de ce que les connaisseurs plus âgés, qui ont utilisé des pratiques similaires, appellent aujourd’hui les transgressions de jeunesse. Avec le hotboxing, plusieurs consommateurs inhalent la fumée ou la vapeur de cannabis, de haschich ou de BHO dans un petit espace clos, notamment des voitures, des casques géants de moto, des débarras, des cabines téléphoniques, des tentes ou des placards. Le hotboxing est efficace, mais surtout de nature sociale. D’un point de vue sanitaire, il n’est pas nécessairement recommandé car il peut rapidement entraîner un manque d’oxygène, puisque vous inhalez la fumée ou la vapeur à chaque respiration.
Le hotboxing et les méthodes radicales de ce type telles que le « bucket smoking » (qui consiste à fumer à l’aide d’un seau) sont principalement répandues auprès des jeunes consommateurs. Pour les consommateurs de cannabis responsables, ces méthodes ne sont absolument pas dignes d’intérêt pour des raisons de rationalité et de protection de la jeunesse et de la santé. Le cannabis doit être apprécié, au lieu d’être consommé rapidement dans le but de planer.
Lame/aiguille chaude
Avec la méthode de la lame chaude, une petite quantité d’herbe, de haschich ou de BHO est placée sur la pointe brûlante d’un couteau et immédiatement inhalée. Avec la méthode de l’épingle, on enfonce une épingle dans un bout de carton de façon à ce qu’elle tienne à la verticale. On place ensuite une petite quantité d’herbe ou de haschich sur l’aiguille, on l’enflamme et on l’éteint. Pendant qu’elle se consume, on capture la fumée dans un verre et on l’inhale dès que le verre est plein de fumée.
Ces méthodes dignes de MacGyver (par ex. avec un stylo, une pomme de terre, une canette de soda ou une bouteille jetable) sont idéales pour les victimes de la prohibition qui ont été mises derrière les barreaux à cause du cannabis, car elles ne laissent aucune trace. Efficace et économique.
Il existe évidemment d’autres méthodes de consommation inhabituelles en plus de celles décrites ici, mais même si certains opposants inquiets à la légalisation aux États-Unis clament le contraire : vous ne pouvez pas injecter le cannabis ni ses dérivés.
Source : ici
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