mercredi 29 mai 2013
Le cannabis, drogue "de prédilection" des élèves en Belgique
Le cannabis est la drogue "de prédilection" des élèves en Belgique. Ainsi, dans la tranche d'âge des 15-16 ans, ils sont 21% en communauté flamande et 20% en communauté française à admettre en avoir déjà consommé au moins une fois, ressort-il mardi du "Rapport européen sur les drogues: tendances et évolutions" publié par l'Agence sur les drogues de l'Union européenne. Les chiffres européens et belges confirment que le cannabis est une drogue "d'introduction" populaire.
Chez les jeunes adultes (15-34 ans), la consommation de cette drogue affiche une tendance stable, voire à la baisse, dans toute l'Europe. Elle bénéficie toutefois d'un marché vaste et relativement solide. En Belgique, la consommation de cannabis a diminué entre 2006 et 2010 chez les élèves âgés entre 12 et 18 ans, selon les chiffres de l'étude "Health Behaviour in School-aged Children".
"En Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), le nombre d'élèves ayant déjà consommé du cannabis a chuté d'environ 3%. Le nombre d'élèves affirmant en consommer entre une fois par semaine et une fois par jour a diminué de 1,5%", explique Miguel Rwubu, d'Eurotox, l'observatoire socio-épidémiologique alcool-drogues en FWB.
Enfin, en Flandre, si une enquête de l'Association flamande pour les problèmes d'alcool et autres drogues (VAD) a montré un recul au cours des dix dernières années de l'expérimentation et de la consommation régulière de cannabis chez les élèves interrogés, on parlera plutôt de stabilisation pour ces cinq dernières années, précise-t-on au VAD.
L'usage de drogues illicites historiquement élevé en Europe
L'usage de drogues illicites reste "historiquement élevé" en Europe, qui doit faire face à de "nouvelles menaces" avec des produits de synthèse toujours plus nombreux et de nouveaux types d'usage, alerte mardi l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) dans son rapport annuel.
Même si la consommation de cocaïne et de cannabis marque des signes d'érosion, tout comme le nombre de nouveaux usagers d'héroïne et de recours à l'injection, l'observatoire, basé à Lisbonne, souligne que 85 millions d'adultes européens ont consommé une drogue illicite au cours de leur vie.
Le cannabis reste la drogue n°1 d’Europe
Il remarque notamment que le marché de la drogue, "en pleine mutation", est "plus fluide et dynamique". "Malgré des signes d'une tendance à la baisse" dans certains pays, la consommation de cannabis reste la drogue la plus consommée d'Europe, avec "un marché étendu et relativement solide", où l'herbe de cannabis devient de plus en plus présente face à la résine importée majoritairement du Maroc. Presque tous les pays européens signalent désormais une culture locale du produit (à usage personnel ou dans des fermes contrôlées par des mafias).
De plus en plus d’accros se font soigner
L'observatoire fait part de ses "inquiétudes" concernant les quelque 3 millions d'Européens qui consomment du cannabis quotidiennement, et souligne que le nombre d'usagers entamant un traitement pour la première fois pour des problèmes en lien avec le cannabis a augmenté d'environ un tiers entre 2006 et 2011. "La mise en place de traitements pour les usagers de drogues est vraisemblablement une solution politique rentable, même en période d'austérité économique", insiste l'OEDT, qui salue le "niveau record" (1,2 million) d'Européens ayant bénéficié d'un traitement en 2011.
Beaucoup plus de nouvelles drogues détectées
Au total en Europe, 73 nouvelles substances psychoactives de synthèse, vendues souvent sur l'internet, ont été détectées en 2012 par le système d'alerte précoce européen (Early Warning System). Il en avait identifiées 49 en 2011. Parmi ces nouvelles drogues, 19 étaient des produits chimiques "peu connus ou plus obscurs", et 14 étaient de nouveaux stimulants de synthèse, comme les amphétamines et l'ecstasy, qui concurrencent "dans une certaine mesure la cocaïne". Autre mutation, l'apparition récente d'une "grande diversité" de produits de synthèse "analogues au cannabis", "qui peuvent "être extrêmement puissants" et que l'on retrouve "dans presque tous les pays européens". Les cannabinoïdes synthétiques, qui imitent les effets de la substance active présente dans le cannabis végétal, étaient les plus représentés des 73 nouvelles drogues avec une trentaine de substances.
La Belgique crée un cadre légal pour ces nouvelles drogues
En Belgique, comme en Europe, rien n'indique un ralentissement de la fréquence d'apparition de ces nouvelles drogues. Le nombre de substances psychoactives découvertes sur une période d'un an dans notre pays a ainsi doublé, ressort-il du rapport. Ces substances ont pratiquement la même structure de base que les drogues illégales dites classiques, mais présentent une structure chimique légèrement différente qui leur permettait d'échapper jusqu'il y a peu à la législation belge anti-drogues. En avril, les autorités ont fait le nécessaire afin de pallier cette situation.
Moins d'héroïnomanes en Belgique
Entre 2007 et 2011, la proportion de personnes déclarant avoir recours à l'injection d'opiacés, tels que l'héroïne, a chuté de 16% en Belgique. Le nombre de demandes de traitement pour des problèmes liés à la cocaïne, une substance dont la consommation est sensiblement moins fréquente que celle du cannabis, a chuté de 1.308 en 2009 à 764 en 2011.
Plus d’hépatites C et de VIH ailleurs en Europe
Si la consommation d'héroïne continue de baisser dans la plupart des pays européens, tout comme les pratiques d'injection, l'Observatoire de Lisbonne déplore, comme l'an dernier, de "nouveaux foyers d'infections par le VIH en Grèce et en Roumanie" et appelle à fournir "des services appropriés en matière de réduction des risques" (traitement de substitution, échange de seringues, etc.). Le rapport note aussi qu'une "épidémie cachée" d'hépatite C, transmise elle aussi par l'échange de seringues, n'est pas suffisamment prise en compte.
Ecstasy en léger recul en Belgique
Concernant les drogues synthétiques, l'ecstasy et les amphétamines sont les substances les plus consommées. Sur toute la Belgique en 2011, 250 personnes ont entamé pour la première fois un traitement pour un problème relatif aux amphétamines et une vingtaine ayant consommé de l'ecstasy ont fait la même démarche. L'Agence sur les drogues de l'Union européenne note qu'en Europe, "l'usage d'ecstasy perd chaque année du terrain, sans doute à cause de la mauvaise qualité des produits, mais certains signes laissent présager d'un regain d'intérêt pour cette drogue", tandis que la consommation d'amphétamines est, elle, stable, voire légèrement à la baisse.
Cocaïne: 475 morts
Enfin, si l'usage et les saisies de cocaïne sont en baisse dans plusieurs pays européens, "le signalement de problèmes aigus et chroniques liés à l'usage de cocaïne se poursuit", note l'observatoire, qui a comptabilisé au moins 475 décès liés à cette drogue en 2011, un chiffre qui "pourrait être sous-estimé".
Overdose (d’héroïne principalement): 6.500 morts
Plus largement, 6.500 décès par surdoses ont été déclarés en 2011 (contre 7.000 cas en 2010 et 7.700 en 2009) la majorité pour des consommations d'opiacés, souvent en combinaison avec d'autres substances (alcool).
Source : http://www.rtl.be/
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